Au cours d'une interview accordée au desk Femme d'Actualité.cd, Nathalie kambala, directrice pays de l'ONG femme main dans la main pour le développement intégral (FMMDI) a passé en revue les activités menées pour la lutte contre les violences basées sur le genre dans sa province.
Bonjour madame Nathalie kambala,vous êtes coordinatrice de la structure femme main dans la main pour le développement intégral. Qu'est ce qui vous a motivé à créer cette structure?
Nathalie kambala : notre Ong FMMDI a été créée depuis 2012. Aujourd'hui, la structure compte 5 bureaux: nous sommes dans la ville province de Kinshasa,au Kongo central,au Kasaï central et aujourd'hui nous venons au Kasaï -oriental pour nous installer officiellement. A l'époque, nous avons constaté qu'il y'avait beaucoup d'injustice, de discrimination, des inégalités, des violences domestiques ou conjugales, des violences basées sur le genre. Force est de constater également que la plupart des cultures qui sont dans la région du grand Kasaï ne favorisaient pas l'épanouissement de la femme. Nous avons perçu de la discrimination par rapport à la scolarité des enfants et nous en sommes venu à la conclusion que nous avons des capacités et le pouvoir d'interpeller les décideurs. Notre structure comporte plus de 4 domaines d'interventions,nous sommes dans la promotion de tous les aspects liés au genre, à la participation et la protection de la femme,la défense des droits des femmes ainsi que leur autonomisation.
Depuis que votre ONG existe,quelles sont les activités menées en faveur des droits des femmes ?
Nathalie kambala : l'une de nos plus grande activité depuis 2013-2014, c'est la régularisation des couples mariés à l'état civil. Nous avons compris que beaucoup de femmes étaient injustement condamnées, discriminées parce qu'elles n'avaient pas les documents qui peuvent garantir leur vie dans le foyer. De ce fait, nous avons sensibilisé les couples mariés afin qu'ils puissent officialiser leurs mariages. À Kinshasa nous avons récupéré plus de 320 couples et au Kasaï central,520 couples. Nous avons travaillé avec L'UNICEF dans la récupération des enfants de moins de 90 jours qui n'étaient pas identifiés à l'état civil et nous avons incité les femmes à enregistrer directement leurs enfants après l'accouchement pour avoir des attestations de naissance. Quant à la femme,nous sommes entrain de mener une étude en rapport avec l'intégration du genre dans le système des fonctionnaires de l'État dans le but de les inciter à participer plus à la vie politique et intégrer des postes de décision.
Quel est l'apport de votre structure dans le renforcement des capacités des chefs traditionnels à propos de la lutte contre les VBG ?
Nathalie kambala : en tant qu'actrice de développement et de changement, nous militons pour les femmes qui ont été victimes des violences sexuelles. Nous avons dit aux chefs coutumiers que nous ne venons pas pour changer la culture,une femme victime des violences sexuelles elle n'a pas commis l'adulte, encore moins une infraction, par contre elle a besoin d'accompagnement, elle ne doit pas être stigmatiser,elle doit être protéger,aimer d'avantage parce qu'elle a été victime. Nous avons compris que ces femmes ont été stigmatisées et victimisées d'avantages parce que la coutume pèse sur nous. Ainsi, nous avons commencé un plaidoyer pour la réunification de ces familles séparées pendant la guerre de Kamuina Nsapu pour voir dans quelle mesure est ce que les chefs traditionnels peuvent comprendre que l'acte de violence sexuelle n'a rien avoir avoir un adultère. La femme ne peut pas être puni,par contre, en tant que défenseur des droits des femmes nous devons protégé ces femmes et ces enfants.
Vous étiez parmi les intervenants à cette formation et vous avez récolté quelques avis des leaders traditionnels, quelle analyse faites- vous faites de leurs positions sur le changement des coutumes en cas de violences sexuelles ?
Nathalie kambala : j'ai compris que la coutume est sacrée,et personne ne changera la coutume. Quand il y a des pratiques néfastes qui ne favorisent pas l'épanouissement de la femme, certaines personnes continue à s'accrocher à la coutume. Pour eux,la loi n'existe pas,c'est ce qui a été dit dans le passé qui demeure et ce n'est pas facile. Bien que le débat était assez houleux, je suis satisfaite que les chefs ont compris l'aspect VBG. Ils ont compris qu'ils commettent beaucoup d'erreurs. Ce n'est pas facile mais le changement est un processus. Nous ne pouvons pas abandonner cette lutte car de nombreuses femmes risquent de perdre la vie.
Marie Jeanne Molly MUPELA à Mbuji-mayi