Human Rights Watch (HRW) a publié un rapport accablant sur les atrocités commises par le M23 dans l’est de la République démocratique du Congo. Selon l’organisation, au moins 140 civils, en majorité issus de la communauté hutue, ont été exécutés sommairement en juillet 2025 dans le territoire de Rutshuru, près du parc national des Virunga. Les tueries se sont déroulées dans 14 villages du groupement Binza, souvent à l’aide d’armes à feu et de machettes.
Ces massacres, parmi les plus graves attribués au M23 depuis sa résurgence fin 2021, s’inscrivent dans une campagne militaire contre les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) et d’autres groupes armés rivaux. HRW et d’autres sources, dont l’ONU, ont recueilli des témoignages indiquant l’implication directe des Forces rwandaises de défense (RDF) aux côtés du M23 dans ces attaques meurtrières. Certaines estimations font état de plus de 300 civils tués durant la même période.
Les victimes, principalement des agriculteurs et des familles entières, ont été exécutées dans leurs champs, leurs villages et même près de la rivière Rutshuru. HRW souligne que des femmes et des enfants figurent parmi les tués, dans un contexte de violence systématique visant à terroriser les populations locales. L’organisation appelle la communauté internationale à imposer des sanctions aux commandants du M23 et à leurs soutiens, ainsi qu’à ouvrir des enquêtes crédibles pour juger les responsables de ces crimes.
Parallèlement à ces atrocités, des négociations de paix sont en cours depuis mai à Doha entre Kinshasa et l’AFC/M23, coalition politico-militaire incluant le mouvement rebelle. Alors que les États-Unis et le Qatar espèrent aboutir à un accord, Kinshasa rappelle ses lignes rouges : respect de la Constitution, souveraineté nationale et intégrité territoriale. Cependant, HRW avertit que sans justice pour les victimes, la spirale de violence risque de s’intensifier encore dans l’est de la RDC.