Kwamouth : l'évêque de Kenge appelle les peuples Teke et Yaka à déposer les armes

Carte du territoire de Kwamouth
Carte du territoire de Kwamouth

Dans son homélie samedi 17 septembre lors d'une messe de réconciliation dite à Bandundu-Ville à l'intention des peuples Teke et Yaka en conflit interethnique en territoire de Kwamouth (Maï-Ndombe), l'évêque du diocèse de Kenge, Jean-Pierre Kwambamba a invité les deux peuples à déposer les armes, à mettre fin aux hostilités et à privilégier la paix par le dialogue et la palabre qui est une sagesse africaine. 

Monseigneur Jean-Pierre Kwambamba a indiqué qu'autour de ce conflit, il y a beaucoup de zones d'ombres et que les auteurs doivent-être sanctionnés.

"Comme père spirituel, votre pasteur, nous demandons aux fils et aux filles de cette terre si chère du territoire de Kwamouth de déposer une fois pour toute leurs armes, les armes blanches qu'ils utilisent. Qu'ils cessent d'incendier des maisons, de piller les biens, qu'ils ne se laissent pas instrumentaliser  par qui que ce soit pour des motifs dont ils ignorent les tenants et aboutissants. Comme disciples de Christ, nous ne répondrons jamais à la violence par la violence. Nous ne répondrons jamais à la haine par la haine" a-t-il dit. 

A d'ajouter:

"À ceux qui tuent, à ceux qui nous frappent, si nous avons mal fait, prouvez-le. Si non, pourquoi tuer, pourquoi frapper, pourquoi nos maisons. Dans ce beau et vaste pays, don de Dieu, légué par les ancêtres, il y a suffisamment de place pour tout le monde. Chacun peut s'installer où le destin l'amène, dans le respect mutuel. Nous en appelons à la sagesse du millénaire africaine. Quels que soient le conflit et les désastres qui en découlaient, nos ancêtres se retrouvaient sous l'arbre à palabre".

L'évêque du diocèse de Kenge en a appelé à la solidarité de toutes les personnes de bonne volonté pour venir en aide aux déplacés reçus entre autre à Bandundu-Ville, Kenge, Bolobo.

Ces affrontements ont fait plus de 70 morts depuis le début. Il s'agit d'un deuxième drame dans la province de Maï-Ndombe en seulement 5 ans après les massacres de Yumbi qui ont fait plus de 500 morts en 2018 d'après une enquête de l'ONU. 

Jonathan Mesa, à Bandundu