La troisième phase de l’enquête de performance monitoring for action sur la planification familiale a révélé que l’utilisation des méthodes contraceptives modernes est restée stationnaire à Kinshasa entre 2020 et 2022, oscillant autour de 30%.
Les chercheurs de l’école de santé publique de Kinshasa ont organisé, mercredi 14 septembre, un événement de dissémination pour présenter les nouveaux résultats de leur enquête. Le Professeur Pierre Akilimali, investigateur principal du projet PMA en RDC, a dévoilé les résultats et d’autres conclusions clés sur notamment les tendances de l’utilisation contraceptive à Kinshasa et au Kongo Central.
« Nous avons trouvé qu’entre 2020 et 2022, parmi les femmes en âge de procréer du Kongo Central, l’utilisation de méthodes contraceptives modernes est passée de 24% à 29% pour les femmes en union. Les implants (45%) restent les méthodes les plus utilisées par les femmes mariées, tandis que la contraception d’urgence (30%) et les condoms (22%) constituent les méthodes les plus utilisées par les femmes non mariées et sexuellement actives », a expliqué le professeur Akilimali.
L’étude a suivi aussi la dynamique contraceptive de femmes entre 2020 et 2022. Les femmes ont moins tendance à utiliser une même méthode au fil du temps : le nombre d’enfants que possède une femme semble un facteur favorisant l’utilisation consistante d’une méthode contraceptive dans les deux provinces.
Les ruptures de stock en implants, ont augmenté au cours de deux dernières années passant de 5% à au moins 10% dans les établissements publics.
Le faible taux de prévalence contraceptive est l’une des causes de décès maternels au pays.
La RDC figure parmi les pays qui affichent les taux de mortalité maternelle, néonatale et infantile les plus élevés. Dans l'optique de fournir les données pouvant aider dans la planification familiale qui est l'une des stratégies efficaces pour la réduction de la mortalité maternelle, l'école de santé publique de Kinshasa, en collaboration avec le ministère de la santé publique, hygiène et prévention.
C’est ainsi que Body Ilonga Bompoko, secrétaire général au ministère de la santé publique a saisi l’opportunité pour demander à Eddy Mundela, 1er vice-président du sénat, autorité budgétaire et invité de marque du jour a plaidé au parlement pour hausse du budget de la santé. Le numéro 2 du sénat a promis son implication afin de répondre favorablement à cette requête. Il a cependant souhaité que des discussions continuent pour que la demande soit formalisée.
Le patron de l’administration à la santé a exprimé sa satisfaction au motif que les résultats cette enquête, « vont aider à prendre des actions correctives basées sur les évidences scientifiques relatives à la planification familiale ».
Anne-Marie Ntumba, directrice du Programme National de Santé de la Reproduction(PNSR), la directrice de cabinet du ministre provincial (Kinshasa) de la santé, les partenaires techniques et financiers ont pris part à cette cérémonie.
Pour cette vague de collecte des données, l’ensemble de 58 zones de dénombrement (ZD) ont été sélectionnées, à partir de la base de sondage de l’Institut National de Statistique.
Pour chaque ZD, 35 ménages et 3 à 6 sites de prestation de santé (SPS) ont été sélectionnés. Les mêmes ménages sélectionnés en 2019 (à la première phase) ont été systématiquement visités.
Les femmes éligibles en âge de procréer (15-49 ans) ont été contactées et invitées à donner leur consentement à être interviewées. L’échantillon final comportait 1828 ménages et 2326 femmes âgées de 15-49 ans (taux de réponse : 94%) à Kinshasa et 1861 ménages et 1856 femmes âgées de 15-49 ans (taux de réponse : 97,8%) au Kongo Central.
PMA est mis en œuvre par des universités et organisations de recherche locales dans 11 pays, qui déploient des enquêtrices résidentes formées à la collecte de données via téléphone portable. En RDC, PMA est dirigée par l’École de Santé Publique de Kinshasa (ESPK).
Le projet est soutenu et guidé par l’Institut Bill & amp; Melinda Gates pour la Population et la Santé de la Reproduction à l’École de Santé Publique Bloomberg de l’Université Johns Hopkins, Jhpiego et financé par la Fondation Bill & amp ; Melinda Gates.
Berith Yakitenge