Fonds décaissé par l’Ouganda: l’urgence de mettre un mécanisme de gestion qui intègre les victimes et la société civile pour une meilleure transparence

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L’Ouganda a versé à la RDC depuis le 1er septembre 65 des 325 millions de dollars de dommages et intérêts. C’est en exécution de l’arrêt de la Cour internationale de Justice (CIJ) qui avait condamné Kampala pour des dégâts causés par l’armée ougandaise dans l’est de la RDC entre 1998 et 2003. ACTUALITE.CD donne la parole aux acteurs, activistes, experts et différentes parties prenantes sur la gestion de ces fonds.

Dismas Kitenge est juriste, défenseur des droits de l’homme et président du Groupe Lotus. Il travaille depuis longtemps sur cette question. Il revient ici sur le mécanisme de gestion de ce fonds.

« Pour nous, organisations qui accompagnons les victimes de graves violations droits humains comme société civile, qui a toujours fait des plaidoyers à tous les niveaux, nous pensons qu'en priorité, c'est que le gouvernement de la RDC devrait faire c'est la mise en place d'un cadre de concertation multi partenaires qui implique les victimes, les organisations de la société civile, les membre du gouvernement, les partenaires internationaux de la RDC intéressés par les questions de droits humains et aussi les questions du droit international humanitaire. Tous ces partenaires doivent être mis ensemble dans un cadre multipartite pour réfléchir sur la manière dont les choses peuvent être faites correctement ». 

L’autre défi concerne les bénéficiaires de ce fonds: « Deuxièmement, c'est identifier les victimes, les vraies victimes, les victimes directes d'atrocités qui ont été commises par l'Ouganda en République démocratique du Congo, mais aussi leurs besoins, les vrais besoins de victimes »

Et d’ajouter: 

« Il faut mettre aussi un cadre de gestion transparente et multiforme qui va impliquer plusieurs acteurs pour gérer ces fonds. Il ne faudrait pas que ces fonds soient gérés par le gouvernement seul, il faut qu'il y ait des acteurs de la société civile. Il faut les représentants des organisations des victimes, mais aussi les partenaires internationaux de la RDC pour besoin de transparence et besoin de redevabilité (…). Nous savons qu’en RDC il y a beaucoup de cas de détournements des fonds. Il faut mettre des garde-fous pour que ce Fonds ne soit pas détourné ».

Cet argent sera géré par le Fonds spécial de répartition de l'indemnisation aux victimes des activités illicites de l'Ouganda en RDC dont la mise en œuvre n’est pas encore effective.

Vous pouvez l’écouter ici.