Techniquement, il est impossible, pour la RDC, d'effectuer un double paiement de sa cotisation 2021-2022 à la SADC

ACTUALITE.CD

Au cours d'une séance de travail tenue, le vendredi 29 juillet à l'immeuble intelligent à Kinshasa, dans le cadre des préparatifs du 42è sommet de la Communauté de développement de l'Afrique australe (SADC), il a été, entre autres, évoqué une correspondance de l'Inspection générale des Finances (IGF) faisant état de l'"interception" d'une tentative de double paiement de la République Démocratique du Congo auprès de la SADC pour l'exercice 2021-2022 évaluée à 4,1 millions de dollars américains. Après échanges et avis techniques des experts des Ministère des Finances, des Affaires étrangères et de l'intégration régionale, présents à cette réunion tenue en présentiel, il a été établi que l'IGF a fondé son alerte sur l'existence de "deux notes de rappel (provenant probablement respectivement du Ministère des Affaires étrangères et de l'intégration régionale) à l'attention du Ministre des Finances, insistant sur l'utilité du paiement de cette cotisation censée faire honneur à la RDC qui prendra la tête de la SADC au cours du sommet de cette communauté économique régionale prévue à la mi août courant à Kinshasa". 

Au fond, il est trop loin de s'agir d'un double paiement de la cotisation de la RDC à la SADC. Pour preuve. 

Argumentaire  De un. C'est le Ministère des Finances qui fait le paiement dans ce cas précis en vertu du fait que la prise en charge des cotisations du pays aux organisations intergouvernementales dont il est membre, relève des charges communes du Gouvernement. Il n'est donc pas question d'induire en erreur le Ministère des Finances pour autoriser à deux reprises le paiement des frais visant la même cause relevant de ses compétences.  De deux. Le paiement des cotisations est fait dans un compte unique de la SADC qui permet de détecter automatiquement une double opération sur un même intitulé, du reste effectuée, dans le cas d'espèce, par le Ministère des Finances. C'est dire que, même dans l'hypothèse où ce dernier aurait été induit en erreur, il s'en serait vite rendu compte. Ce, sans oublier qu'il détient, dans ses archives, les bordereaux de paiement qu'il ferait œuvre utile de partager avec la Présidence de la République, les ministères des Affaires étrangères et de l'intégration régionale pour permettre à ces derniers de disposer, en bon temps, des informations utiles à capitaliser dans la promotion de l'exemplarité du pays en rupture avec des arriérés de paiement de ses obligations financières.  De trois. Le secrétariat de la SADC accuse toujours réception de cotisations versées par un État. Cette communauté économique régionale aurait donc signifier au pays un double paiement effectué par ses services. 

Améliorer le circuit d'informations 

Il va sans dire que le circuit d'informations entre les institutions nationales opérant dans le secteur de la politique extérieure du pays s'avère en butte à des points d'obstruction. Un défi à relever. Dans un contexte surtout d'assainissement des écuries d'Augias à faire sans récupération politique aux allures individualisées . 

Après avoir accédé, en janvier dernier, à la tête de la Communauté économique des Etats de l'Afrique centrale (CEEAC), dont le 21è sommet a eu lieu le 25 juillet dernier à Kinshasa, la RDC devra prendre la tête de la SADC dans quelques jours pour une durée d'une année. 

Que l'IGF ait été victime de la fuite de sa Note d'alerte, suggère le renforcement de la confidentialité dans le traitement et la transmission des informations relevant surtout du domaine public. En effet, il est très risqué, pour l'Etat congolais, de faire une publicité négative à son encontre alors qu'en même temps, il s'investit pour gagner le pari organisationnel du sommet de la SADC, pour son prestige. C'est vouloir une chose et son contraire.  Après, il revient au Gouvernement de communiquer sur les gains que tire le pays de sa mobilisation à abriter autant des Sommets. Il devrait encore en avoir au moins un avant la fin de l'année. 

Chris Mbuyi K.  Chercheur en communication internationale