RDC: La MONUSCO insiste sur l’urgence de parvenir à la désescalade dans la crise du M23 pour lui permettre de se focaliser sur d’autres crises

Base temporaire de la MONUSCO à Roe.
Base temporaire de la MONUSCO à Roe.

Le déploiement d’une grande partie des ressources de la MONUSCO et de l’Armée congolaise dans la lutte contre le M23 a des implications négatives sur les autres régions où opèrent d’autres groupes armés. Par exemple du 7 au 11 juillet, des attaques attribuées aux combattants ADF ont fait au moins 20 morts et de nombreuses personnes kidnappées dont environ 30 enfants. La mission onusienne insiste sur l’urgence de parvenir à la désescalade dans la crise du M23 pour lui permettre de se focaliser sur d’autres crises.

« Nous n’avons pas des capacités extensibles à merci. L’armée congolaise n’a pas des capacités extensibles à merci. Nous n’avons pas, contrairement à ce qui semble parfois sous-entendu dans vos questions, des milliers de militaires qui ne font rien. Tout le monde est mobilisé », a déclaré Mathias Gillmann, porte-parole de la MONUSCO, répondant à un journaliste au cours de la conférence de presse de mercredi dernier à Kinshasa.

La mission a déployé une bonne partie de ses ressources pour lutter contre le M23.

« Simplement, nous sommes mobilisés en ce moment, l’armée congolaise comme nous – une grande partie de nos moyens, une grande partie de nos troupes est mobilisée par cette résurgence du M23. Et dans ce sens-là, évidemment, si vous prenez d’un côté des militaires et des équipements pour lutter contre le M23, eh bien vous allez avoir des endroits où l’armée congolaise ne peut plus être présente de manière satisfaisante et où nous-mêmes, nos capacités vont être réduites ».

Ce n’est pas la première fois que la MONUSCO tient ces propos: « C’est pour ça que la Représentante spéciale a lancé cet appel au Conseil de sécurité – cet avertissement également : il y a des avancées, des progrès qui ont été faits récemment dans l’est de la RDC, qui sont menacés par le fait que nous sommes obligés - à la fois, nous, en tant que Mission, mais aussi l’armée congolaise, nos partenaires de l’armée congolaise -, nous sommes obligés de mobiliser une grande partie de nos moyens et de nos troupes sur cette crise du M23 ».

Le plus urgent aujourd’hui, c’est de parvenir à la désescalade: « C’est pour ça qu’il est extrêmement important qu’au plus vite, cette désescalade se matérialise et qu’évidemment, régionalement, chacun joue un rôle positif pour mettre fin à cette situation. C’est important aussi pour les populations de l’Ituri, les populations qui vivent sous la menace à la fois des CODECO et des ADF. Donc pas simplement les populations qui vivent sous la menace des M23. C’est aussi vrai pour toutes les populations qui vivent au milieu des groupes armés, dans ces différentes provinces ».

Les autres crises n’attendent pas: « Et dans le même temps, il faut travailler à être le plus flexibles possible pour démanteler les réseaux des ADF. Les ADF qui sont disséminés, dispersés, sous pression. Et il faut continuer évidemment à exercer cette pression et nous, on essaye d’être le plus flexibles possible ».

Entre-temps, la force régionale souhaitée par l’EAC se fait toujours attendre, le processus de Nairobi n’avance pas beaucoup et le deuil national en Angola ne permet pas la tenue de la réunion de la grande commission RDC-Rwanda.