Communication.
Une tribune produite par “Presse Gueda Yav” lundi 02 mai affirme que “la justice congolaise confirme son rejet à la désignation d’un administrateur provisoire”.
Dans cette publication, la tribune indique que “dans son dernier arrêt , la justice congolaise a confirmé le jugement rendu par le Tribunal de Commerce de Kinshasa/ Matete et condamné Michael Yav, l’actionnaire minoritaire. Boutté par la justice sous l’ère de l’état des droits Fatshi béton, l’homme se lance dans une phase pénale qu’il n’obtiendra gain de cause”. Renseignement pris auprès de la Cour d’appel de Kinshasa/Matete, aucun arrêt n’est à ce jour rendu dans le deuxième volet de cette affaire. Aussi, la communication ne donne aucun numéro sur la référence sur l’arrêt en question. Encore moins la date à laquelle cet arrêt a été rendu.
Presse Gueda Yav, dans le secret de la Cour d’Appel
Comment cette équipe a pu avoir connaissance de l’arrêt? Par qui l’a-t-il obtenu? La tribune de l’équipe “Presse Gueda Yav” affirme que “Michael Yav a également fait appel et a été déboutée. Il ne reste plus que l’application de l’arrêt de la Cour qui va permettre de résoudre les problèmes qui se posent entre les deux associés, Gueda Yav (qui détient 60% des parts) et Michael Yav (qui détient 40%)”. Comment peut-on faire une telle affirmation? Cette équipe est-elle dans le secret de la justice pour connaître à l’avance le contenu de l’arrêt qui sera rendu par la Cour d’Appel de Kinshasa?
Pourtant, la justice congolaise est cette instance qui se distingue par son indépendance, dans l’état de droit actuel comme le soutien Gueda Yav dans ses tweets. Alors, comment comprendre qu’elle soit déjà au courant du contenu de l’arrêt de la Cour d’Appel?
Des questions qui valent la peine d’être posées, surtout que l’état de droit prime et garantit à tous le droit à un jugement équitable.
Pendant ce temps, l’arrêt de la Cour d’Appel sur cette question est toujours attendu, officiel. A moins qu’il ne vienne confirmer ce que l’équipe “Presse Gueda Yav” sait déjà et communique dessus.
Et pourtant, après son arrêt RCEA 155 rendu le 28 mars 2022 dans le litige qui oppose Gueda Yav Witch Amani à Michael Yav Tshikung, la Cour d’appel de Kinshasa/Matete a confirmé l’installation de l’administrateur provisoire pour gérer la situation tendue entre les deux actionnaires de la compagnie d’aviation Mwant Jet. Et pourtant, depuis l’annonce de cet arrêt, l’installation de l’administrateur provisoire se fait toujours attendre.
Cette procédure est déjà clause et l’arrêt rendu est de ce fait exécutoire, indique l’un des avocats de Michael Yav dans l’affaire Mwant Jet.
Le fond de l’affaire
En fait, le deuxième volet de cette affaire Mwant Jet est le suivant, détaille un proche du dossier. Le 01 avril dernier, le Tribunal de Commerce de Kinshasa/ Matete a rendu le jugement RCE 1954 où il est annoncé l’éviction de Michael Yav, actionnaire minoritaire de cette entreprise (il détient 40%). Un jugement en première instance qui va dans le sens de la demande de Gueda Yav, actionnaire majoritaire 60%, qui ne veut pas entendre parler de l’audit de la compagnie d’aviation. “C’est ainsi qu’elle fait tout pour qu’on ne fasse pas l’audit et voudrait éjecter Michael Yav. Comment une entreprise peut évoluer si on ne sait pas parler de la situation financière de la compagnie? Que veut-elle cacher, alors qu’elle dit avoir bien gérer. Il est temps que l’audit soit fait, et un administrateur provisoire a déjà été désigné à cet effet”, précise le camp de Michael Yav.
Pour Gueda Yav, l’éviction de Michael est la meilleure solution. Son scénario prévoit l’éviction de l’actionnaire minoritaire pour qu’elle ne puisse pas voir avoir des comptes à rendre.
En première instance, elle a obtenu cette décision attaquée en appel par Michael Yav. C’est donc cet arrêt qui est attendu dont l’équipe “Presse Gueda Yav” aurait visiblement consulté avant même qu’il ne soit rendu public ou communiqué aux différentes parties.