Affrontements entre les FARDC et le M23 à Rutshuru : les rebelles regagnent du terrain, les retournés obligés de fuir de nouveau

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FARDC

Les affrontements entre les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) et les rebelles du mouvement du 23 mars (M23), ont une fois de plus repris le matin de ce samedi 9 avril 2022  au niveau du pont Rwanguba, à une quinzaine de kilomètres de Rutshuru-centre, dans le territoire de Rutshuru (Nord-Kivu). Selon nos sources dans la région, l’armée tentait de repousser les rebelles qui ont réoccupé la veille, plusieurs localités  du groupement Jomba, dont Chanzu, Kabindi, Chengerero et autres. Ces entités étaient pourtant déjà récupérées des mains  des assaillants par les forces loyalistes.

« La situation est confuse. Les combats ont une fois éclaté entre nos forces et le M23 au niveau du pont Rwanguba. Les affrontements ont duré plus d'une heure. Ce qui a provoqué la coupure du trafic entre Rutshuru-centre et Bunagana. Nous apprenons que plusieurs localités sont déjà passées sous contrôle du M23. C’est le cas de Chengerero, Bugusa, Kinyamahura, Chanzu et autres », témoigne  Damien Sebusanane, président de la société civile de Bunagana, cité frontalière avec l’Ouganda. 

Cette reprise des hostilités a une fois de plus provoqué les déplacements massifs des populations qui, pourtant venaient de regagner leurs milieux respectifs, croyant au retour de la paix après l'annonce par les FARDC de la reconquête des zones anciennement sous contrôle rebelle. 

« C’est beaucoup de peine quand quelqu’un rentre chez lui, croyant qu'il y a accalmie et que 48h après, il est obligé de fuir. Les gens ont une fois de plus pris la direction de Rutshuru-centre et de l'Ouganda. Maintenant, ils sont sans assistance. Pour ceux de Bunagana par exemple, certains retournent pour se ravitailler en eau et en nourriture, à leur risque et péril parce qu'ils souffrent énormément », ajoute  M. Sebusanane. 

Issu d'une ancienne rébellion tutsi congolaise, le M23, aussi appelé "Armée révolutionnaire congolaise", avait été vaincu en 2013 par les FARDC mais il est réapparu en fin d'année dernière, reprochant aux autorités de Kinshasa de ne pas avoir respecté des engagements sur la démobilisation de ses combattants. 

Jonathan Kombi, à Goma