Dans son discours à l'occasion de l'ouverture de la session parlementaire de mars, le président de l'Assemblée nationale Christophe Mboso a annoncé que la journée de mercredi sera désormais consacrée au contrôle parlementaire sur des sujets déclarés recevables. En réaction à ce discours, le député national Ados Ndombasi ne croit pas à ce qu’a dit Mboso car, dit-il, il a initié au total 11 questions orales avec débat mais n’ont jamais été programmées.
"Il y a une grosse différence entre le faire et le dire, il y a beaucoup de beaux discours mais est-ce que cela se réalise ? Moi je considère les propos du président de l'Assemblée nationale comme des propos diazépam, propos formol qu'on administre au peuple congolais. J'ai déposé 11 questions orales avec débat sur des matières bien précises, importantes pour le bien du peuple congolais. L'affaire en rapport avec la police qui tue la population, l'affaire Bukanga Lonzo, les questions sur la Défense, Infrastructures, les érosions qui tuent les congolais et emportent les maisons des congolais, est-ce qu'une question a été retenue ? Non, le Président de l'Assemblée nationale veut jouer au saint, je dis bien son discours est un discours diazépam, il nous faut aujourd'hui une révolution mentale, on ne peut pas continuer à gérer ce pays de manière archaïque", a-t-il déploré mardi 15 mars 2022 à l'issue de la plénière consacrée à l'ouverture de la session parlementaire de mars.
Ce député proche de Martin Fayulu a, par la même occasion, dénoncé “l'institutionnalisation” de la corruption au sein de la chambre basse du Parlement.
“Après le scandale des jeeps Palisade que les députés nationaux de l'ECIDE/Lamuka avaient refusé et dénoncé, aujourd'hui nous avons appris que les députés nationaux de l'Union sacrée de la Nation ont droit de 1000 USD chaque fin du mois, ça nous fait autour de 380.000 USD qui sort comme frais de corruption, en une année c'est plus de 4 millions USD alors que nous avons 27 millions des congolais qui sont en insécurité alimentaire, 10 millions d'enfants souffrent de la malnutrition", a-t-il dénoncé.
La session parlementaire de mars ouverte ce mardi est l’avant dernière session ordinaire avant d’aller aux élections prévues en 2023. Cette session comporte des enjeux politiques de taille. Elle se penchera sur les matières électorales et le contrôle parlementaire tant sollicité par les élus qui accusent souvent le bureau dirigé par Christophe Mboso de bloquer leurs initiatives parlementaires.
Clément Muamba et Berith Yakitenge