Conformément à l'article 115 de la constitution, les députés nationaux et sénateurs reprennent ce mardi 15 mars 2022 le chemin du Parlement. Le député national Paulin Odiane s'est exprimé sur les matières qui doivent être traitées en priorité au cours de cette nouvelle session parlementaire.
L'élu d'Isiro (Haut-Uele) insiste avant tout sur le contrôle parlementaire. Il note que le bureau de l’Assemblée nationale bloque plusieurs actions parlementaires et espère qu’au cours de cette session, les élus vont contrôler les actions du gouvernement. v
"Ce qui m'intéresse beaucoup plus c'est le contrôle parlementaire, c'est la première des matières parce que depuis que nous avons mis sur pied ce gouvernement, nous n’avons jamais effectué un contrôle rigoureux. Le bureau de l'Assemblée nationale a toujours bloqué les initiatives de contrôle parlementaire. Nous espérons que lors de cette session le bureau notamment le Président (Christophe Mboso) va nous laisser l'opportunité de contrôler le gouvernement", a-t-il dit dimanche 13 mars 2022 à ACTUALITE.CD.
Loi électorale
En ce qui concerne l'actuelle loi électorale qui attend aussi d'être réformée, M. Odiane la juge bonne mais formule tout de même des propositions sur l’aspect nouveau à intégrer.
"Cette loi ne mérite même pas d'être retouchée, peut-être les dispositions ayant trait à la publication des résultats parce que nous devons préciser au moins s'il y a réforme dans la loi, que chaque bureau soit en mesure de publier les résultats sur place, au lieu d'attendre la compilation générale. Que chaque bureau publie les résultats et chaque circonscription publie son résultat sans passer par Kinshasa, ça sera une bonne chose parce qu'avec tout ce que nous avons connu depuis 2006, nous n’arrivons pas à bien gérer la publication des résultats. Si on utilise la machine à voter, il faut que la presse soit accréditée au niveau du serveur central, donc le résultat qui atterrit doit passer directement à la presse comme ça se fait ailleurs, nous suivons souvent la France comme on publie le résultat et si on fait ça de cette façon là, ça sera une très bonne chose. Tout ce que nous pouvons faire comme réforme s'il n'y a pas d'éthique dans la tête de ceux qui dirigent la commission électorale nationale indépendante, ne produira absolument rien", a-t-il ajouté.
Etat de siège
Abordant l'aspect sécuritaire, cet élu espère voir au cours de cette session parlementaire, les députés procéder à la requalification de l'état de siège pour ne pas laisser les militaires gérer pendant longtemps l’Ituri et le Nord-Kivu.
"Je l'ai toujours, ça ne sert à rien de généraliser l'état de siège, en généralisant c'est donner le goût aux militaires de rester au pouvoir et un jour ça peut tourner au vinaigre parce qu'ils veulent s'accommoder au pouvoir et par exemple en Ituri, j'ai toujours recommandé à chaque prorogation que c'est mieux de garder l'état de siège dans les territoires de Djugu et Irumu. Au Nord-Kivu on garde l'état de siège uniquement dans le territoire de Beni, on laisse la province entre les mains d'un civil, un gouvernement provincial pour diriger le reste de la province. Nous avons besoin d'une bonne gouvernance, or avec les militaires c'est difficile de contrôler, personne ne contrôle, personne ne sait là où on envoie l'argent, au moment où nous parlons tout ce qu'on mobilise comme recette dans ces deux provinces, qui contrôle ? Cet argent va où ? À qui on donne cet argent ? Ces gens réalisent quoi avec tout ce qu'ils amassent comme argent? Personne ne peut contrôler parce qu'ils sont des militaires", a expliqué Paulin Odiane.
Lors de la 44e réunion du Conseil des ministres, le Premier ministre Jean-Michel Sama Lukonde Kyenge, avait rappelé au gouvernement la nécessité de suivre les les différentes recommandations formulées par le parlement et d’accorder une attention particulière surtout à celles liées à l'état de siège en vigueur depuis mai dernier dans les provinces de l'Ituri et du Nord-Kivu.
Clément Muamba