RDC : lancement de l'atelier de haut niveau sur l'intégration de la donne handicap dans le processus électoral en cours

Photo Christine Tshibuyi

L'atelier de haut niveau sur l'intégration de la donne handicap dans le  processus électoral en cours s’est ouvert ce jeudi 10 mars à Kinshasa, capitale de la RDC. Le go de ces assises a été donné par le VPM, ministre de l'intérieur, sécurité, décentralisation et affaires coutumières, Daniel Aselo Okito, représentant du Premier ministre, Jean-Michel Sama Lukonde Kyenge.

Ces assises ont pour objectifs de contribuer à la promotion d'un processus électoral inclusif en RDC, susciter la réflexion sur la participation active et massive des personnes vivant avec handicap et les autres personnes vulnérables à toutes étapes du processus électoral et enfin élaborer un plan des plaidoiries pour la prise en compte de la donne handicap dans les lois du domaine électoral.

Dans son intervention, le ministre a rappelé que la RDC s'est engagée dans la sphère des considérations des principes fondamentaux des droits de l'homme parmi lesquels les droits des personnes vivant avec Handicap depuis 2015. Il a émis le vœu de voir l'actuel processus électoral tenir compte des innovations contenues dans la loi organique portant protection et promotion des droits des PVH qui sera incessamment promulguée par le Chef de l'État.

« En décembre 2021, les deux chambres du parlement ont adopté la loi organique portant protection et promotion des droits des personnes avec handicap en République Démocratique du Congo, cette loi organique introduit des innovations profondes pour la protection, la promotion et la participation des personnes avec handicap dans notre société. La tenue prochaine des échéances électorales de notre pays devront tenir compte des différentes innovations de la loi organique susmentionnée pour garantir leur participation effective dans les postes électifs au sein des institutions nationales, provinciales et locales telle que préconisée dans les dispositions de l'article 49 de la constitution de la République Démocratique du Congo notre pays », a indiqué Daniel Aselo Okito.

Et de poursuivre :

« En tant que Premier ministre, chef du gouvernement, je marque le soutien de tout le gouvernement aux efforts de tous les acteurs à l'intégration de la donne handicap dans le processus électoral en 2023. Mon gouvernement souhaite voir le parlement de la République et la Commission électorale nationale indépendante prendre en compte les recommandations du présent atelier dont la loi électorale en élaboration à la prochaine session parlementaire de mars 2022 afin de garantir un processus électoral réellement inclusif pour les personnes avec handicap en République Démocratique du Congo ».

La ministre déléguée aux affaires sociales et actions humanitaires chargée des PVH, Irène Esambo Diata, a affirmé que l'organisation du présent atelier atteste, non seulement, de la détermination politique du gouvernement à répondre à ses engagements dans le domaine des droits de personnes avec handicap, mais surtout, à garantir  leur implication active et massive aux prochaines échéances électorales.

« Comme d’aucuns le savent, la RDC, notre pays tend vers son quatrième cycle électoral. Nous voulons ici saluer les efforts  jusque-là entrepris par la Centrale électorale, en termes de mise en place du Cadre de concertation entre la CENI et les associations des personnes avec handicap. Tout en encourageant  cet élan, nous  souhaitons davantage la prise en compte de la donne handicap dans toutes les étapes et opérations pour un processus électoral inclusif », a-t-elle déclaré.

À l'en croire, l'article 18 de la loi organique qui sera bientôt promulguée prévoit, la mise en place des mesures et procédures spécifiques pour le droit de vote des personnes avec handicap en tant que candidates et électrices.

« Pour être effectives, ces mesures et procédures spécifiques doivent être clarifiées et  intégrées dans la loi électorale. D’où, l’impérieuse nécessité d’initier  la réflexion avec les différentes parties prenantes, spécialement le Parlement, le Gouvernement et  la  CENI, pour  qu’aux termes des présentes assises qu’il soit clairement défini, d’une part, les modalités pratiques de discrimination positive permettant la représentativité effective des personnes avec handicap dans les postes électifs au sein des  institutions nationales, provinciales et locales tel que recommandé à l’alinéa 2 de l’article 49 de la Constitution, d’autre part,  les aménagements raisonnables pour l’accessibilité aux infrastructures, aux matériels et équipements ainsi qu’à l’information en vue de la participation accrue des personnes avec handicap à toutes les étapes  dudit processus électoral », a-t-elle ajouté.

Joséphine Ngalula, membre de la plénière de la CENI considère que cet atelier tombe à point nommé, d'autant plus qu'il leur donne la possibilité de formuler des observations et de soumettre des propositions des réformes.

« Dans le même ordre d'idée, la commission électorale nationale indépendante demeure favorable à un processus inclusif car celui-ci renforcera la confiance dans l'organe de gestion des élections et augmentera les chances d'appropriation et d'adhésion politique parmi les parties prenantes dont les personnes vivant avec Handicap et autres vulnérables. Comme vous le constatez le présent atelier paraît du type nouveau, il est pour notre pays la résultante d'une longue campagne de plaidoyer et de lobbying menée depuis 2008 et qui a conduit en novembre 2021 à l'adoption par le parlement de la loi organique portant protection et promotion des droits des personnes avec handicap actuellement en voie de promulgation par le Chef de l'État après analyse et conformité par la Cour Constitutionnelle. Les exposés thématiques contenus dans l'agenda de cet atelier sont d'une importance capitale des lors qu'ils s'appuient sur les instruments juridiques nationaux et internationaux et les bonnes pratiques », a souligné ce membre de la CENI.

Ces assises vont se clôturer ce vendredi 11 mars. Ils sont organisés avec l'appui des partenaires tels que ONU Femmes, IFES, BCNUDH et tant d'autres. Plusieurs recommandations sont attendues qui serviront de la feuille de route pour une bonne plaidoirie de la prise en compte des personnes vivant avec Handicap.

Clément Muamba