RDC : Pour la CENCO, les consultations politiques organisées « dans un environnement difficile » n’ont pas produit les résultats escomptés

Donatien Nshole, SG de la CENCO, lors d'une conférence de presse le 16 mai 2025
Donatien Nshole, SG de la CENCO, lors d'une conférence de presse le 16 mai 2025

La Conférence Épiscopale Nationale du Congo (CENCO) a exprimé, vendredi 16 mai, sa préoccupation face à la montée de la tension politique en République démocratique du Congo. Lors d’un point de presse, les évêques catholiques ont estimé que les consultations politiques, lancées en mars pour former un gouvernement d’union nationale, n’ont pas atteint leurs objectifs.

Monseigneur Donatien Nshole, secrétaire général de la CENCO, a fait entendre la position des évêques, qui pointent du doigt « l’environnement difficile » dans lequel ces discussions ont eu lieu. Pour eux, ce contexte a compromis la possibilité de parvenir à une décrispation politique.

« Au moment où le pays a plus que jamais besoin d’unité et de cohésion nationale, nous assistons à une grande crispation du climat politique. Les consultations pour la formation d’un gouvernement d’union nationale se sont déroulées dans un environnement ne permettant pas d’atteindre les résultats escomptés », a déclaré Donatien Nshole.

Lancée le 24 mars, cette initiative faisait suite à une réunion stratégique de l’Union sacrée, plateforme du président Félix Tshisekedi, organisée fin février, alors que la situation sécuritaire dans l’Est se détériorait avec la chute de Goma et Bukavu entre les mains des rebelles du M23-AFC, soutenus par le Rwanda.

Cependant, la quasi-totalité de l’opposition et plusieurs mouvements de la société civile ont boycotté ces consultations. Ils ont dénoncé une démarche visant à « consolider un pouvoir en perte de vitesse » et refusé de cautionner ce qu’ils qualifient de « mascarade politique ».

À quand le gouvernement d’union nationale ?

Plus d’un mois après la clôture des consultations, essentiellement marquées par la participation des acteurs proches du pouvoir, le gouvernement d’union nationale attendu n’a toujours pas vu le jour. Pourtant, il est censé faire face à l’urgence sécuritaire dans l’Est du pays.

Contrairement à la CENCO et à l’Église du Christ au Congo (ECC), l’Église du Réveil avait salué l’initiative, estimant que « l’unité nationale ne peut dépendre de quelques figures politiques ».

Parmi les rares figures de l’opposition à avoir répondu à l’appel, l’ancien Premier ministre Adolphe Muzito a rencontré l’un des conseillers spéciaux du président. À sa sortie, il a déclaré : « Lorsqu’un serpent entre dans la parcelle, on met de côté les divergences pour tuer le serpent », une allusion directe à la nécessité de faire front commun face à la guerre dans l’Est.

Samyr LUKOMBO