Insécurité dans l'est de la RDC: la Lucha rappelle l'urgence de procéder à l'évaluation qui conduira à la levée de l'état de siège en Ituri et au Nord-Kivu

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À quelques semaines de l'ouverture de la session ordinaire de mars dans les deux chambres du parlement, le mouvement citoyen Lutte pour le changement ( Lucha) appelle à l'évaluation rigoureuse de l'état de siège en Ituri et au Nord Kivu. Une évaluation qui, d'après ce mouvement citoyen, conduira à la levée de cette mesure d'exception en vigueur depuis le 06 mai de l'année dernière.

Pour la Lucha, le constat est et reste amère car la violence et la terreur causées par les forces négatives se sont intensifiées d'avantage avec des violations des droits de l'homme.

"En effet, l’état de siège à engendré des difficultés énormes d’accès à la justice pour les citoyens dont les droits sont violés ; les tribunaux militaires, peu nombreux et ne garantissant nullement un procès équitable, juste, rapide et impartial sont actuellement habilités à juger toutes les infractions. La gouvernance et le développement local ne restent pas épargnés de ce dysfonctionnement, l’administration étant paralysée, les initiatives locales de développement ne sont seulement pas prises, les quelques rares qui existent ne sont cependant pas accompagnées par les autorités de l’état de siège !Il s’observe par contre une dangereuse tendance à focaliser les actions de gouvernance vers les initiatives d’enrichissement illicite des nouvelles autorités en place" déplore la Lucha au cours d'une conférence de presse tenue jeudi 24 février 2022 à Kinshasa.

S'agissant de son militant Ushindi Mumbere succombé lors de la manifestation anti état de siège à Beni en date du 24 janvier dernier, ce mouvement citoyen appelle à la suspension du maire de la ville Kashale Muteba Narcis et le commissaire supérieur François Beya de la police nationale congolaise ville de Beni.

"La Lucha demande d’écarter définitivement et de traduire en justice tous les officiers soupçonnés des graves violations des droits de l’homme; diligenter une enquête crédible pour faire la lumière sur les tueries orchestrées par les forces loyalistes et de punir de manière exemplaire les coupables; Mettre en place un vrai et sérieux programme de démobilisation,désarmement et réinsertion communautaire et enfin la libération sans condition de nos 13 camarades encore incarcérés à Beni qui n’ont fait que revendiquer leur droit à la vie et à plus de sécurité", ont-ils fait savoir devant la presse.

La partie Est de la République Démocratique du Congo fait face à l'insécurité grandissante depuis plus de 20 ans actuellement. Pour faire face à cette situation, le Chef de l'État Félix Tshisekedi et son gouvernement avaient décidé de proclamer l'état de siège dans les provinces de l'Ituri et du Nord-Kivu.

Quelques mois après, les autorités compétentes ont opté pour la mutualisation des forces avec l'armée Ougandaise pour combattre les ADF qui sèment la désolation dans la partie Est de la République Démocratique du Congo. Malgré cela, les massacres des civils se poursuivent encore d'où des appels pour la levée de l'état de siège.

Clément Muamba