RDC:  la décision de Nicolas Kazadi « voulant placer la CENI sous tutelle du BCECO » viole les dispositions réglementaires, dénonce l’ODEP

Siège de la CENI
Siège de la CENI

Les finances de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) sont encore à la une de la presse. L’Observatoire de la dépense publique (ODEP) a publié ce vendredi quelques observations. L’ONG a par exemple cité les rapports entre le ministères de finances et la centrale électorale particulièrement sur la question de l’acquisition des véhicules pour la nouvelle équipe du bureau.

« Nous avons dans le tuyau, une dépense d’environ 1,6 millions USD pour les véhicules de la nouvelle équipe du bureau. Ces véhicules devraient être payés en même temps que la première dotation de fonctionnement en décembre. Nous nous sommes réservés de le faire parce que la CENI nous a envoyé des cotations de véhicules qui n’avaient rien à avoir avec ce à quoi ils avaient droit au regard de leur rang protocolaire, les prix pratiqués étaient de 30 à 40% supérieurs aux prix les plus relevés qu’on pouvait retrouver sur le marché », expliquait Nicolas Kazadi. 

Pour cette dépense, le ministère ne passera par la CENI.

« Nous avons préféré faire un paiement direct auprès des fournisseurs aux vrais prix. Cela a poussé la CENI à prétendre que nous entamons son autonomie et son indépendance. Ce qui est une conception totalement erronée ».

L’ODP constate que l’achat de ces véhicules viole l’article 6 de la loi relative aux marchés publics. Il ajoute que la surfacturation dénoncée par le ministre des finances est une conséquence de l’absence de planification et de contrôle a priori. 

« Comment a-t-il ordonné le paiement sans disponibilité des crédits budgétaires, sans appel d’offre », s’interroge l’ONG. 

Et d’ajouter:

« Pire encore, la décision du Ministre des finances voulant placer la CENI sous tutelle du BCECO a violé le décret du 28 décembre 2010 portant création, organisation et fonctionnement de la cellule de gestion des projets et des marchés publics au sein de la CENI ».

L’ODEP note aussi  que le recours au BCECO pour effectuer des marchés de la CENI en lieu et place d’une cellule des marchés publics créée au sein de l’organe électoral sera un facteur déclencheur des rétros commissions, surfacturations, conflit d’intérêt dans le processus d’acquisition du matériel électoral... 

« Rappelons que c’est le BCECO, qui a monté tous les marchés sous Corneille Naanga de triste mémoire », ajoute l’ONG.

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