Dans ce numéro de « Décryptage express », la rédaction braque ses projecteurs à Limete. Jean-Marc Kabund déposera t-il sa démission?
L’homme est connu pour son tempérament chaud. Ses supporteurs le couvre de plusieurs surnoms. Général ou encore Maitre-nageur, c’est toujours lui. Il a été présenté à l’époque comme un héros par Etienne Tshisekedi himself qui en fera d’ailleurs le secrétaire général de l’UDPS. Il était en première ligne au siège de l’UDPS pour chauffer les militants et demander le rejet du résultat de l’accord de Genève qui faisait de Martin Fayulu le candidat commun de l’opposition. Il a également défendu le rapprochement entre son parti et le PPRD: la vidéo le montrant sur un cheval sous le regard médusé d’Azarias Ruberwa est devenue virale. C’est également le même homme qu’on a vu à l’assaut du palais du peuple, bousculant tout, tançant la police et ne jurant que par la fin du mariage FCC-CACH.
C’est toujours lui qu’on a entendu dans les audios rassurer les nouveaux convertis venus fraîchement de la famille politique de Joseph Kabila. Papa poule, il a tout promis à la bande à Mboso.
Président a.i de l’UDPS, l’homme a aussi tenté d’imposer son autorité au sein du parti tentant, sans grande réussite, d’affaiblir l’influence des caciques comme Victor Wakenda, Jacquemain Shabani ou encore Paul Tshilumbu.
Dans l’exercice du pouvoir, Jean Marc Kabund n’est pas une carpe, pas un grand adepte du silence et de la discrétion. On l’a beaucoup entendu. On l’a beaucoup vu. Sur les routes de Kinshasa, on l’a vu réguler la circulation, donner des ordres aux policiers de roulage. Sa garde n’est pas non plus contre la méthode forte. Les vidéos des pneus crevés des voitures des usagers qui roulaient à contresens ont circulé. Son attitude gêne, sa méthode agace et ses détracteurs se multiplient même dans l’entourage du président de la République.
Emancipé de l’accord de Nairobi, débarrassé de Joseph Kabila, conforté dans son pouvoir, Félix Tshisekedi ne supporte pas d’être encombré. Il est le chef, le seul et il veut être respecté. Les députés USN l’ont compris et l’ont rappelé lundi dans leur déclaration: ils n’ont qu’un seul maître et ce n’est visiblement pas Kabund. A Limete aussi, ce n’est pas du tout gagné d’avance : en dépit du soutien dont il a bénéficié d’une partie de militants, Kingabwa n’est pas 10e rue.
Réputé intransigeant, l’homme n’était pas si catégorique que ça au moment de se prononcer sur la confirmation de sa démission. « Donnez-moi du temps », a-t-il demandé aux militants. Vendredi, samedi, dimanche, lundi…un long férié. Ce mardi, l’homme est attendu au tournant. Déposera-t-il sa démission formellement au bureau de Mboso?