RDC : le gouvernement connaît de retard dans le décaissement des fonds pour les opérations pré-électorales, s’inquiète AETA

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La plateforme Agir pour les élections transparentes et apaisées (AETA) a exprimé ses inquiétudes au sujet du retard que connaît la Commission électorale nationale indépendante (CENI) pour le lancement des opérations pré-électorales. Son coordonnateur Jérôme Bonso dit craindre qu’en force d’accumuler le retard, le pays se retrouve dans l’obligation de débourser beaucoup d’argent que prévu pour la tenue des élections prévues en 2023.

"La CENI a déjà élaboré son chronogramme, elle a préparé déjà la planification des opérations mais ce qui fait défaut ce sont des moyens logistiques, financiers quand bien même ce que la CENI a planifié, c’est avec un grand retard parce que quand nous mettons le critère électoral pour faire des élections dans un environnement apaisé où les élections devaient nous coûter moins cher on devait commencer à partir du mois d'avril 2021. Nous sommes déjà au-delà de 10 mois de retard, dans la planification sérieuse électorale ça dit beaucoup. On devait travailler nos élections dans une fourchette de 1000 jours partant d'avril 2021 au 24 janvier 2024 date de la prestation de serment du nouveau Président de la République mais voilà le temps qui est déjà passé et comment faire pour rattraper ce temps-là ? En le rattrapant ça va nous coûter cher. Dans la fourchette de 1000 jours, on avait besoin par exemple de 5000 agents pour faire le travail, dans la fourchette de moins de 1000 jours on aura besoin du double ou triple de 5000 agents et là vous devez aussi doubler ou tripler le coût", a-t-il interpellé au cours d'une interview à ACTUALITE.CD lundi 10 janvier 2021.

Et de poursuivre :

"Nous avons de grandes opérations qui vont nous prendre du temps. Prenons l'opération du fichier électoral, pour construire le fichier électoral ce n'est pas moins de 400 jours. Nous nous n'avons pas la carte d'identité, on nous dit la CENI a fait un bricolage pour dire la carte d'électeur fait office de la carte d'identité (...) ce sont des opérations qui vont nous prendre beaucoup de temps et si on s'y prend en retard ça risquerait de bloquer la machine électorale et nous pousser à un glissement de délai constitutionnel, ce qui serait dommage pour le pays".

Dans sa réplique devant à l’Assemblée nationale lors de l'examen du budget 2022, le Premier Ministre Sama Lukonde avait fait savoir que le gouvernement a déjà mis de côté 200 milliards de Francs congolais (CDF) sur les prévisions initiales de 90 milliards pour l’exercice 2021.

S’agissant de l’exercice budgétaire 2022, le Chef du Gouvernement congolais avait indiqué qu’un montant de 500 milliards de CDF soit près de 250 millions de dollars américains sera mis à la disposition de la Commission électorale nationale indépendante pour amorcer les premières opérations du processus électoral.

Clément Muamba