RDC : le député Claude Nyamugabo plaide pour la mutation des autorités militaires et policières impliquées dans l’exploitation illicite des minerais dans l’Est

L'Assemblée nationale a, lors de la plénière tenue jeudi 18 novembre dernier, adopté moyennant les aménagements, le rapport de la commission d'enquête parlementaire dépêchée au Sud-Kivu plus précisément dans le territoire de Mwenga. Comme l'a annoncé Christophe Mboso, les conclusions de la mission effectuée du 08 au 14 septembre seront transmises au gouvernement de la République.

Pour le député national Claude Nyamugabo, les autorités militaires et policiers citées dans ce rapport doivent être mutées ailleurs afin de mettre fin au copinage qui a élu domicile entre les opérateurs économiques et les éléments des forces de sécurité.

«  Je souhaite que toutes les personnes citées, les autorités militaires et celles de la police soient envoyées ailleurs. On a constaté que les responsables de l'armée et de la police sont devenus des amis des opérateurs économiques à tel enseigne qu'il est difficile de casser ce mauvais mariage entre notre armée, notre police et des opérateurs économiques véreux », a plaidé Claude Nyamugabo, élu de la province du Sud-Kivu.

La commission dirigée par Jean-Claude Kibala a auditionné les autorités locales mais aussi nationales, des entreprises privées dont Bandrow, titulaire du permis d’exploitation et dont le périmètre est exploité par quelques sociétés tenues par les chinois et les coopératives minières à Mwenga. La commission a, en outre, auditionné certaines sociétés tenues par des Chinois et des coopératives.

Les mines du Sud-Kivu avaient défrayé la chronique il y a un mois. Des vidéos tournées à Kamituga montrant des délégations officielles empêchées d’accéder aux carrières gérées par des entrepreneurs chinois ont provoqué un tollé. Au cours de la réunion du conseil des ministres de vendredi 4 septembre dernier, le Premier ministre Sama Lukonde a appelé le gouvernement à sévir contre les auteurs de cette situation « qui est aussi facilitée par la présence des groupes armés qui empêchent le contrôle de l’Etat ».

Le gouverneur du Sud-Kivu, Théo Kasi, a décidé de suspendre les activités des sociétés chinoises qui exploitent illégalement l’or dans le territoire de Mwenga. Mais à Kinshasa, la ministre des mines, Antoinette N’samba, s’est opposée à cette décision précisant qu’elle viole notamment le code minier. Elle a demandé au Vice-premier ministre de l’intérieur d’instruire le gouverneur du Sud-Kivu de rapporter son arrêté.

Clément Muamba et Berith Yakitenge