Exploitation illicite des minerais dans l’Est : le député André Thambwe fustige la "campagne médiatique contre les Chinois" et charge le gouvernement congolais

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Photo d'illustration ACTUALITE.CD

Le député national André Thambwe Katambwe fustige la campagne médiatique des occidentaux contre les Chinois dans l'exploitation illicite des minerais dans la partie Est de la République Démocratique du Congo. Pour cet élu, membre du Front Commun pour le Congo (FCC), le responsable numéro un de ce qu'il qualifie de désastre, c'est le gouvernement congolais lui-même.

L'élu du Sankuru a, dans son intervention lors du débat général consacré au rapport de la commission d'enquête parlementaire dépêchée à Mwenga à propos de l'exploitation illicite des minerais, estimé que le gouvernement a bel et bien démissionné de ses responsabilités, d'où la situation actuelle.

« Je n'ai pas voulu le dire ici haut mais je suis contraint honorable Président, nous nous sommes l’État congolais, nous ne devons pas céder à cet appât de l'hégémonie médiatique occidentale qui veut que l'on puisse présenter le peuple où les ressortissants de la République populaire sœur de Chine comme étant les adversaires potentiels du bien-être congolais parce qu’à chaque fois qu'on cite ici la présence des Chinois partout, on veut les stigmatiser pour rien alors qu'il s'agit de la démission de notre gouvernement », a déploré l'élu de Katako-Kombe dans la province du Sankuru.

Et de poursuivre :

« Le gouvernement dispose de l'administration, des services de sécurité, de la police et de l'armée. C'est à travers ces structures gouvernementales que les étrangers entrent de manière illégale, et exploitent de manière illégale donc tant que l'État congolais ne sera pas capable de s'assumer en tant qu’État, n'utilisons pas le contexte adamique pour doigter les autres, nos voisins ou les autres amis, doigtons nous nous même parce que nous sommes responsables de notre malheur, nous sommes incapables de nous gérer, nous devons contrôler le gouvernement et arrêter des mesures pour permettre à ce que l'infiltration se fasse plus dans nos sites miniers et c'est ça la solution à trouver dans ce désastre ».

Il dit rester sur sa soif après avoir suivi le rapport de la commission. Il relève notamment qu'il qualifie des incohérences dans ce rapport présenté par la commission.

« J'ai constaté que dans les recommandations qui ont été faites, les membres de cette délégation parlementaire nous demande, nous députés, d'agir à la place du gouvernement, et ils demandent au gouvernement d'agir à la place de nous députés et là, ce sont les confusions qu'il ne faut pas que l'on laisse. Vous pouvez bien vérifier à la page 8, 9 notamment. L'on a longtemps parlé de l'implication des autorités tant nationales que provinciales dans ce qui se passe comme désastre à l'Est du pays mais j'ai bien suivi les intervenants comme les membres de la mission, on n’a pas pu prouver, indiquer de manière palpable, physique, qui est impliqué à travers quoi dans ce qui se passe comme désastre dans l'exploitation illicite des minerais à l'Est du pays. Est-ce que les membres de la délégation parlementaire peuvent venir ici nous prouver nommément tel est impliqué en faisant ceci, dans ce qui se passe comme scandale à Mwenga. Ça, il nous faut obtenir ces informations parce que c'est ça la nature de leur mission », avait-il laissé entendre dans son intervention.

L'Assemblée nationale a adopté moyennant les aménagements, le rapport de la commission d'enquête parlementaire dépêchée au Sud-Kivu plus précisément dans le territoire de Mwenga. Comme à l'accoutumée, les conclusions de la mission effectuée du 08 au 14 septembre seront transmises au gouvernement de la République.

La « commission dirigée par Jean-Claude Kibala » a auditionné les autorités locales mais aussi nationales, des entreprises privées dont Bandrow, titulaire du Permis d’exploitation et dont le périmètre est exploité par quelques sociétés tenues par les Chinois et les coopératives minières à Mwenga. La commission a, en outre, auditionné certaines sociétés tenues par des Chinois et des coopératives.

Les mines du Sud-Kivu avaient défrayé la chronique il y a un mois. Des vidéos tournées à Kamituga montrant des délégations officielles empêchées d’accéder aux carrières gérées par des entrepreneurs chinois ont provoqué un tollé. Au cours de la réunion du conseil des ministres de vendredi 4 septembre dernier, le Premier ministre Sama Lukonde a appelé le Gouvernement à sévir contre les auteurs de cette situation « qui est aussi facilitée par la présence des groupes armés qui empêchent le contrôle de l’Etat ».

Clément Muamba et Berith Yakitenge