Lutter contre le changement climatique et arrêter la perte de biodiversité sont des clés alors que nous reconstruisons mieux et plus durablement pour la prochaine génération

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Le Covid-19 et le changement climatique sont deux défis sans précédent pour nous tous. Alors que nous nous concentrons désormais à juste titre sur la maîtrise du virus, la lutte contre la crise sanitaire immédiate et la limitation des dommages économiques, nous devons également commencer à tracer la voie de la sortie de crise vers la reprise. Nous devons nous assurer que la reprise repose sur les vastes opportunités qu'offre la transition verte.

L'Afrique abrite une biodiversité animale, végétale et marine remarquable. Le continent est riche en forêts tropicales, zones humides, déserts, savanes et prairies de montagne, fournissant des services écosystémiques essentiels et servant de tampon au changement climatique. Par exemple, les mangroves protègent les sociétés côtières d'Afrique de l'Est des cyclones et des tsunamis, tout en servant de foyer à diverses espèces et de source de revenus pour la population locale.

Cependant, la région connaît une perte dramatique de biodiversité. L'augmentation de l’agriculture et d'autres activités humaines sur terre et dans la mer, la surexploitation de la faune et la propagation d'espèces exotiques envahissantes sont quelques-uns des moteurs de la perte de biodiversité, tout comme le changement climatique et la pollution. Les scientifiques ont averti que d'ici 2100, le changement climatique à lui seul pourrait entraîner la perte de plus de la moitié des espèces de mammifères et d'oiseaux et déclencher une baisse de 10 à 30 % de la productivité des lacs.

Les effets deviennent déjà apparents, et si nous ne parvenons pas à résoudre ces crises interconnectées y relatives, nous verrons plus de faim, de nouvelles pandémies, plus d'injustice et de marginalisation, plus de conflits et de migration forcée. La conservation et l'utilisation durable de la biodiversité sont la pierre angulaire du développement – la perte de diversité présente des risques pour les gains de développement existants et pour les progrès futurs. Aussi, nous savons que le changement climatique et la perte de biodiversité affectent particulièrement les personnes vivant dans les zones rurales qui sont souvent les plus pauvres.

Comment faire face à la perte catastrophique de biodiversité en cours tout en construisant des sociétés meilleures et plus équitables à la suite de la pandémie ? Nous savons qu'une action urgente est requise aux niveaux mondial, continental, régional et local, et nous devons travailler ensemble. Pour relever ces défis, l'Union africaine a récemment lancé un nouveau Plan d'action continental pour la relance verte quant à la période 2021-2027, qui comprend un pilier pour la biodiversité. La Suède est honorée de partager le titre de co-championne de cette importante initiative. A travers la collaboration avec les pays et partenaires africains, nous donnerons vie à ce plan sur terrain et présenterons des exemples positifs.

Des solutions basées sur la nature seront identifiées et mises en œuvre. L'accent sera mis sur la biodiversité à travers des travaux sur la gestion durable des terres, y compris la foresterie, et les écosystèmes marins. Nous pouvons et devons tous veiller à placer l'action climatique et la protection de la biodiversité au cœur des budgets nationaux et des processus de planification. Cela facilitera à son tour la mobilisation des ressources pour la mise en œuvre de l'Agenda 2030, l'Agenda 2063 ainsi que de l'Accord de Paris et de la protection de la biodiversité. Profitons de l'urgence de l'action climatique et de la protection de la biodiversité en tant que moteur également pour des gains de développement plus larges. Il n'y a pas de contradiction entre la réduction des émissions de combustibles fossiles et la croissance économique. Au lieu de cela, nous savons que le passage à des solutions énergétiques vertes et respectueuses de l'environnement crée des emplois et contribue au développement, grâce à l'augmentation du commerce et des investissements.

La Commission de l'Union africaine s'est engagée à travailler avec ses États membres, les communautés économiques régionales, les partenaires et les parties prenantes concernées pour stimuler la reprise économique de l'Afrique après Covid-19 de manière durable. La Commission entend y parvenir en mettant en œuvre les cinq piliers du Plan d'action pour une relance verte – financement climatique ; énergie renouvelable ; solution fondée sur la nature et biodiversité ; agriculture résiliente ; et villes vertes résilientes – pour stimuler la reprise économique de l'Afrique après Covid-19 de manière durable. La Suède fera sa part en tant que l'un des principaux bailleurs de fonds à l'aide au développement liée au changement climatique et à la biodiversité. Assurer la résilience au changement climatique est un objectif clé de nos programmes de développement bilatéraux et régionaux à travers l'Afrique.

2021 est l'année des arts, de la culture et du patrimoine de l'Union africaine. Lorsqu'on parle de culture et de patrimoine, cela inclut non seulement le comportement social et les normes d'une société, mais aussi la société que nous voulons transmettre à la prochaine génération.

La perte de biodiversité et le changement climatique sont tous deux dus aux activités économiques humaines et se renforcent mutuellement. Ni l'un ni l'autre ne sera résolu avec succès à moins que les deux ne soient abordés. Ensuite, tout comme les humains sont responsables de cette crise multiple, nous avons aussi le pouvoir de décider des solutions durables pour changer cette voie. Pour cette raison, le succès de la conférence des Nations Unies sur le climat COP26 à Glasgow est crucial. Il est tout aussi important de se réunir et d'adopter un accord sur la biodiversité pour sauver la vie sur terre. Cela sera au centre de la deuxième partie de la conférence des Nations Unies sur la biodiversité COP 15 qui aura lieu à Kunming, en Chine, en 2022.

C’est dans notre intérêt commun de faire avancer un agenda qui assure une transition verte et favorise un développement durable. C'est le moment non seulement de parler, mais aussi de marcher. L'Union africaine et la Suède se sont mis d’accord à tenir leurs engagements, et nous exhortons les autres à redoubler d'efforts alors que nous reconstruisons mieux et plus durablement pour la prochaine génération.

Per Olsson Fridh

Ministre de la coopération internationale au développement,

Suède

Josefa Sacko

Commissaire de l’Union africaine pour l’agriculture, le développement rural, l’économie bleue et l’environnement durable

Per Bolund

Ministre de l’environnement et le climat,

Vice Premier Ministre,

Suède