Plus de 500 civils ont été tués entre début janvier 2019 et fin juin 2021 dans deux territoires du Nord-Kivu dans l'est de la République démocratique du Congo, selon un rapport publié vendredi par le Bureau conjoint des Nations unies aux droits de l'Homme (BCNUDH).
Le rapport rend compte de la situation des droits de l'Homme dans deux territoires du Nord-Kivu: le Masisi et le Lubero où "les groupes armés ont maintenu leur présence sur des parties importantes de ces deux territoires", indique le BCNUDH.
Au cours de cette période, "les groupes armés ont été responsables d’au moins 2.045 atteintes aux droits de l’homme dans ces deux territoires, 1.362 dans le Masisi et 683 dans le Lubero. Au moins 455 personnes civiles ont été victimes d’exécutions sommaires (315 hommes, 92 femmes et 48 enfants)", souligne le rapport.
"Les forces de défense et de sécurité ont été responsables quant à elles d’au moins 793 violations des droits de l’homme, dont 218 dans le Masisi et 575 dans le Lubero. Au moins 95 personnes civiles ont été victimes d’exécutions extrajudiciaires (72 hommes, 12 femmes et 11 enfants)", révèle le rapport.
"Ces violations et atteintes prennent leur source dans les conflits inter-communautaires liés au foncier, à l’exploitation des ressources naturelles et à la faiblesse, voire l'absence des services étatiques dans ces régions", indique le document.
A la différence des violences à Beni (Nord-Kivu, est) et à Irumu (Ituri, nord-est) où des groupes armés s'attaquent aux civils, à Lubero et Masisi "des groupes armés constitués sur des bases communautaires ou tribales s'affrontent les uns contre les autres", a expliqué à l'AFP Abdoul Aziz Thioye, directeur du BCNUDH en RDC.
La partie orientale de la RDC est en proie aux violences depuis plus de 25 ans en raison de la présence de nombreux groupes armés locaux et étrangers. Des opérations militaires y sont menées, sans mettre fin à l'activisme des groupes armés.
ACTUALITE.CD et AFP