RDC: « La commission paritaire est à l’hôtel du fleuve Congo. Les six chefs religieux sont aussi logés à l’hôtel du fleuve Congo. Qui paient la facture », s’interroge Eric Nsenga

Abbé Donatien N'shole et pasteur Eric Nsenga en conférence de presse le 7 octobre 2021 au siège de la CENCO
Abbé Donatien N'shole et pasteur Eric Nsenga en conférence de presse le 7 octobre 2021 au siège de la CENCO

Eric Nsenga, porte-parole de l’Eglise du Christ au Congo (ECC), s’est présenté ce jeudi à la conférence de presse organisée conjointement avec Abbé Donatien N’shole, secrétaire général de la la Conférence épiscopale nationale du Congo (ECC). Il a chargé les six autres confessions religieuses au sujet de leur position sur la désignation des animateurs de la Commission électorale nationale indépendante (CENI).

« La commission paritaire est à l’hôtel du fleuve Congo. Les six chefs religieux sont aussi logés à l’hôtel du fleuve Congo. Qui paient la facture? Les journalistes doivent aussi aider. Leur travail est très important. Moi, je m’interroge comme un citoyen congolais. Moi, je me promène seul. L’abbé N’shole aussi. Je n’ai ni policier ni garde du corps. Comment expliquez-vous que quand nous sommes en crise, on parle des candidats, et au même moment les six chefs religieux et les membres de la commission paritaire sont logés à l’hôtel du fleuve? Qui paient l’hôtel du fleuve ? Regardons-nous dans les yeux », a t-il déclaré. 

Il a non seulement interpellé les chefs religieux mais il a aussi cité les hommes politiques.

« Si nous les pasteurs nous ne sommes plus à mesure de dire la vérité à quoi sert la nation? Nous avons l’obligation de réguler la morale publique. Il faut être conscients. Les religieux doivent être responsables de ce qu’ils font dans l’histoire de ce pays. Pourquoi avions-nous décrier les précédentes élections? Ces politiciens viennent vers nous pour nous féliciter. Ils nous disent de rester grands. Hier, le FCC s’en prenait à nous. Quand on a bloqué Malonda qu’est-ce qu’on a pas entendu, quelles pressions n’avons pas subies? Aujourd’hui, le FCC peut-il nous condamner? Hier, c’était l’UDPS qui appréciait ce que nous faisons ».

Il a rappelé le rôle qui dit-il est celui de l’église.

« Nous sommes une institution intemporelle. Les régimes viendront et passeront. La vérité n’a pas de délai d’expiration. Même si vous êtes un million vous ne pouvez pas constituer la majorité dans le mensonge. On ne constitue pas la majorité dans le faux. La vérité reste la vérité. Nous la défendrons même si nous restons seuls. L’argent n’est pas plus important que notre vocation ».