Le "Covid business" en RDC épinglé dans un rapport

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Agents de riposte contre la Covid-19 à Kolwezi/Ph. droits tiers

La riposte au Covid-19 en République démocratique du Congo a souffert, comme lors de précédentes épidémies, d'une mauvaise gestion des ressources humaines et financières, estime une étude publiée jeudi.

"Rougeole, choléra, Ebola… La RDC fait déjà face à de multiples épidémies lorsqu’elle enregistre, le 10 mars 2020, son premier cas de Covid-19", écrit le Groupe d'étude sur le Congo (GEC) dans un rapport intitulé "Covid business en RDC - Repenser la riposte aux épidémies". "Son système de santé, défaillant et sous-financé, peine à les enrayer sans un important soutien international", ajoute-t-il.

Face à cette nouvelle épidémie, le gouvernement a créé "plusieurs structures ad hoc":  "comité multisectoriel", "secrétariat technique", "conseil consultatif", "task force présidentielle", "fonds national de solidarité contre le coronavirus", énumère le rapport. 

Mais leur multiplication "ne résout pas les problèmes soulevés par les précédentes ripostes: mauvaise gestion des ressources humaines et financières, mauvaise circulation des informations et rivalités entre les acteurs, qui aboutissent à une mauvaise prise en charge des patients et à une démotivation des personnels de santé". 

"Ces dispositifs ont alourdi considérablement le budget de la riposte sans en améliorer la gestion financière", résume le rapport, qui rappelle que "les deux derniers ministres de la Santé ont été arrêtés à la suite d'allégations de détournements de fonds".

Selon l'étude, sur 363 millions de dollars alloués en avril 2020 par le FMI pour atténuer les effets de la pandémie, "le gouvernement n'a pu publier sur le site du ministère de la Santé qu'une quarantaine de documents justifiant l'utilisation de seulement 6 millions de dollars". 

Le rapport épingle également des "abus présumés de gestion financière" concernant "la surfacturation et l'opacité dans la gestion des revenus des tests voyageurs" ou encore le "business des primes". 

Le GEC explique en effet que le ministère de la Santé profite des situations d'urgence et du soutien international "pour payer des primes pour le personnel qui n’est pas bien rémunéré normalement". A combien de personnes? pour quel montant? Le GEC dit n'avoir pas pu obtenir ces informations.

Le groupe d'experts rappelle que la riposte au virus Ebola "avait été critiquée pour être devenue un fonds de commerce — ce que l’on a appelé +Ebola business+ — et avoir contribué à la violence" dans l'est de la RDC.

La "mauvaise gestion" de la riposte au Covid-19 porte "sur des montants plus modiques", poursuit-il, mais elle "met en évidence l’importance d’améliorer la capacité de suivi des fonds alloués à la réponse aux épidémies, tant du côté du gouvernement congolais que des bailleurs de fonds". 

Un an et demi après le début de l'épidémie, précise le GEC, la RDC compte officiellement environ 54.000 cas, dont plus de 1.050 décès.

AFP avec ACTUALITE.CD