RDC-Ituri : depuis fin juillet, environ 50 000 déplacées en besoin d’aide humanitaire sont enregistrés à Djugu et 18 000 autres à Aru

Illustration. Un site des déplacés à Bunia/Ph. ACTUALITE.CD

Le bureau des Nations unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA) alerte sur le besoin pressant d’aide humanitaire pour environ 50 000 personnes déplacées à l’ouest de Djugu, dans la province de l’Ituri. Cette population a fui les affrontements entre l’armée congolaise et les miliciens de CODECO dans les territoires de Djugu et Mahagi (Ituri) fin juillet.

« Près de 50 000 personnes déplacées (33 500 dans la zone de santé de Kilo et 16 500 dans celle de Bambu) sont confrontées à des besoins en vivres, articles ménagers essentiels, abris, soins de santé, d’eau-hygiène-assainissement et protection. Ce déplacement est consécutif aux affrontements entre l’armée congolaise et des combattants d’un groupe armé observés depuis le 28 juillet dans la région », dit OCHA dans sa note d’information du 7 septembre.

OCHA rassure que des organisations humanitaires, dont l’Association pour le Développement Social et la Sauvegarde de l’Environnement (ADSSE), Save the Children International, l’Association pour la Promotion de l’Hygiène et le Développement Intégral des Vulnérables (APRODHIV), qui ont dû suspendre leurs activités à Bambu pendant environ un mois suite à la montée des violences, ont repris du service malgré le climat d’insécurité.

« Les activités ont cependant repris depuis la dernière semaine du mois d’août, et les partenaires se mobilisent pour une assistance d’urgence d’abord à Bambu et ensuite Kilo et Mongbwalu, en fonction de la situation sécuritaire mais aussi des contraintes logistiques. L’insécurité avait également affecté l’ensemble du circuit d’approvisionnement de la région en denrées de base et en intrants médicaux et provoqué une hausse des prix des denrées alimentaires », ajoute la dépêche.

Les FARDC et les miliciens de CODECO se sont affrontés pendant plusieurs jours en août dernier à Kobu, Bambu, Kilo et environs. OCHA indique que des infrastructures sanitaires ont également été détruites et pillées pendant les violences.

« Après la destruction du centre de santé de Kobu en fin juillet, c’est l’hôpital général de référence de Kilo dans la localité d’Itendeyi (55 km au nord-ouest de Bunia) qui a été incendié et pillé, dont le bloc opératoire, le dépôt pharmaceutique, la pédiatrie et la maternité. A la suite de cet incident, de nombreux villageois ont dû fuir pour trouver refuge à Kilo centre et Mongbwalu. Le plaidoyer continue auprès des différentes autorités pour une meilleure sécurisation des structures de santé et autres structures sociales et communautaires lors des opérations militaires », affirme OCHA.

Parallèlement à cette situation, OCHA alerte également sur la situation précaire que vivent plusieurs vagues de déplacés de 2017, 2018 et 2019 des territoires de Djugu et Mahagi installés dans  le territoire d’Aru en zone de santé de Biringi. Ils sont environ 18 000 personnes confrontés à des besoins en eau-hygiène-assainissement, vivres, soins de santé, éducation, articles ménagers essentiels et protection, précise OCHA.  D’où son appel aux partenaires intervenant dans les zones de santé frontalières au Territoire de Mahagi à prendre également en compte ces besoins.

L’agence du système des Nations unies fait état de 1 734 260 personnes déplacées internes enregistrées en Ituri au 31 juillet 2021 par la Commission Mouvement de Population.

Fonseca MANSIANGA