Le gouvernement congolais tient au principe de pollueur-payeur pour obtenir réparation de la part de la société minière angolaise à la base de la pollution des rivières Tshikapa et Kasaï. Au cours d'une conférence de presse conjointe avec son collègue de la communication et médias Patrick Muyaya ce jeudi 2 septembre, le Vice-premier ministre de l'environnement et développement durable Eve Bazaiba a fait savoir que le gouvernement est encore à l'étape du bilan pour avoir une idée générale sur les différents dommages subis.
"Nous sommes dans le bilan. Je ne peux pas donner le coût actuellement parce que je suis allée, la limitation de ma mission était scientifique, prélèvement et recherches et évaluer aussi les coûts. Les collègues qui sont là-bas au retour de leur mission, nous allons avoir une situation globale parce que moi je suis allée seulement au Kasaï, mes experts sont allés à Ilebo, ils vont aller à Idiofa, Mai-Ndombe”, a-t-elle déclaré.
Le gouvernement a déjà inventorié 12 décès à la suite de cette pollution.
“Quand on a toute la situation globale c'est alors que nous allons devoir l'annoncer. On aura les chiffres. Il y a toute une procédure de réparation par rapport au principe pollueur-payeur, nous allons suivre cette procédure là. La difficulté a toujours été la non reconnaissance des faits mais comme les faits sont reconnus, c'est déjà un grand pas vers la réparation, les faits sont là, les cas sont là sous la main. Le processus continue pour évaluer globalement, je ne peux pas procéder à la précipitation parce que j'ai enregistré 12 cas des morts, je dois avoir toutes les vues par rapport à la situation", a expliqué Eve Bazaiba.
Mme Bazaiba a réagi à une question sur la position du député élu de Tshikapa Guy Mafuta qui a dit que les prélèvements ont été faits par des laboratoires non homologués.
"Je peux rassurer que les prélèvements ont été pris, c'est vrai les députés nous l'ont dit mais je peux vous rassurer que ça se fait dans des bonnes conditions et nous avons déjà obtenu l'acceptation de Catoka (entreprise à la base de la pollution, Ndlr) qui a reconnu, le gouvernement angolais a reconnu, nous, notre travail est de documenter les éléments des preuves parce que quand on voit les poissons mourir, ce n'est pas seulement l'oxygène, si c'était le manque d'oxygène, on allait pas avoir des cas des diarrhées, et la mort n'allait pas s'en suivre", a-t-elle signifié.
Pour Ève Bazaiba, la priorité en ce moment est de tout mettre en œuvre pour soutenir et accompagner les populations touchées.
La pollution des rivières congolaises a été provoquée par les activités minières en amont du bassin versant de la rivière Tshikapa dans la partie angolaise. Il s’agirait d’une fuite des complexes miniers de Luo, Camatchia-Camagico et Catoca. Une autre équipe gouvernementale est déjà sur place pour apporter l'assistance à la population.
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Clément Muamba