CENI : Mboso veut imposer un poste au camp Katumbi, dénonce le député Kibala « nous n'allons pas donner le nom aussi longtemps qu'on ne sait pas exactement de quel poste il s’agit »

Moïse Katumbi
Moïse Katumbi, Président national de Ensemble pour la République/Ph. ACTUALITE.CD

Le président du groupe parlementaire MS-G7, le député national Jean-Claude Kibala accuse le président de l'Assemblée nationale, Christophe Mboso de vouloir imposer au parti Ensemble pour la République un poste de son choix dans le cadre de la constitution du nouveau bureau de la Commission électorale nationale indépendante (CENI).

Ce proche de Moïse Katumbi qui insiste sur le respect du poids numérique, note que la manière « cavalière » de Christophe Mboso d'imposer son diktat ressemble à une messe noire qu'on prépare à la veille des élections.

« Le Président Christophe Mboso a invité les présidents des groupes parlementaires pour parler de la question, nos représentants ont posé le problème lié au poste que notre groupe va occuper mais aussi les autres groupes. Il ne suffit pas de désigner, d'envoyer les gens sans savoir le poste à occuper. Ce n'est pas au Président de l'Assemblée nationale de décider qui sera où ? Ce n'est pas son rôle, dans la loi, on ne dit pas que c’est lui qui désigne, ce sont les partis politiques, les forces politiques qui composent la majorité et pour l'opposition ce sont des forces politiques qui composent l'opposition, chacun selon son poids », a-t-il expliqué à ACTUALITÉ.CD mercredi 11 août 2021.

L’élu de Mwenga au Sud-Kivu fait remarquer, « nous sommes la deuxième force sur le plan numérique en termes des groupes parlementaires, parce que les forces qui composent le Parlement sont des groupes parlementaires, partout au monde c'est comme ça. ».

« Nous avons le deuxième groupe parlementaire qui vient après le CACH qui a 48 députés nationaux, nous avons 40 députés nationaux le groupe que moi je dirige MS-G7, le troisième groupe c'est l'AFDC-A avec 36 députés nationaux, le quatrième groupe c'est AMK proche de Ensemble pour la République 30 députés nationaux, ABCDE et Code un groupe des anciens FCC après là le groupe ADRP de François Rubota avec 26 députés nationaux et ensuite le groupe du MLC avec 22 députés nationaux, alors si on parle du poids politique ce sont ces groupes là qui devaient se réunir pour décider qui veut avoir quel poste selon son poids, le premier va faire son choix, et ainsi de suite et s'il y a des questions de solidarité avec les autres on va les régler entre nous mais il n'est pas question que le Président Mboso s'assoit quelque part et décider, vous vous allez avoir tel poste, ça n'a jamais été comme ça. Il peut en tant que président de l'Assemblée nationale, d'une majorité participer à cette réunion et aider les gens à s'entendre », a insisté Jean-Claude Kibala.

Conformément à l'actuelle loi organique sur l'organisation et le fonctionnement de la commission électorale nationale indépendante, la majorité parlementaire a droit à six postes, la société civile 5 postes et l'opposition 4 postes. Une plénière est convoquée ce jour pour mettre en place une commission paritaire majorité et opposition censée statuer sur les procès verbaux déposés à l'Assemblée nationale par les différentes composantes qui ont désigné leurs délégués.

Le camp Katumbi et Kabila n’ont pas encore envoyé les noms de leurs délégués. « Nous attendons que cette réunion se fasse mais on est en train de demander à mes collègues de faire diligence et d'envoyer un nom demain (ce jeudi) parce qu’il n'y a que nous et les gens du PPRD/FCC qui n'ont pas encore donné. En tout cas, cette façon cavalière de prendre des décisions et de vouloir imposer les gens à la CENI ressemble déjà à une messe noire qu'on prépare à la veille des élections. Nous, nous n'allons pas donner le nom aussi longtemps qu'on ne sait pas exactement où est-ce-que nous allons le placer. On peut vous demander de donner le nom de quelqu'un sans savoir où est-ce que vous allez le placer ? Quel est le profil que vous allez prendre ? ».

Mais la composante confessions religieuses n’a pas fini les travaux suite au manque de consensus. La plateforme des 8 confessions religieuses qui donne un membre de plénière, est divisée sur la question de désignation du président de la CENI. Six confessions religieuses ont déposé des procès verbaux au bureau de l’Assemblée nationale sans l’Eglise catholique et l’Eglise du Christ au Congo (ECC), qui insistent sur l’éthique, la probité et le courage exceptionnel de celui qui devra diriger la CENI.

Clément Muamba