Est de la RDC: un officier des renseignements lynché à Beni

Le corps d'une victime de l'attaque ADF au quartier Rwangoma à Beni/ACTUALITE.CD

Un officier des renseignements est mort lynché dans l'est de la République démocratique du Congo lors de l'arrestation d'une présumée complice du groupe Forces démocratiques alliées (ADF), présenté par l’État islamique comme sa branche en Afrique centrale, a-t-on appris mardi auprès de l'armée.

"L'agent Olivier Sombo Gonza a été tué par lynchage par une foule instrumentalisée par un monsieur qui travaille de mèche avec elle ainsi que des infiltrés qui vivent dans la population du quartier Rwangoma", a déclaré le lieutenant Antony Mualushayi, porte-parole de l'armée à Beni. 

"L'officier des renseignements Sombo était en mission pour arrêter une dame, cheffe adjointe du quartier Rwangoma, suspectée d'avoir facilité une attaque ayant causé la mort d'une dizaine de civils, habitants de ce quartier début juillet", a-t-il expliqué.

"Nous avons pu arrêter la dame concernée et trois de ses collaborateurs qui sont présentement entre les mains de la justice. Tous ceux qui ont participé de près ou de loin à cette macabre opération, seront arrêtés et déférés en justice", a ajouté l'officier.

Les provinces du Nord-Kivu et de l'Ituri sont placées depuis le 6 mai en état de siège, pour lutter contre les groupes armés qui terrorisent les civils. Le président Félix Tshisekedi y a remplacé des autorités civiles par des officiers de l'armée et de la police.

Mi-juillet, 13 chefs de villages du territoire de Beni et une trentaine de collaborateurs ont été arrêtés par l'armée pour leur complicité présumée avec des rebelles ADF, selon l'armée. 

A l'origine des rebelles musulmans ougandais, les ADF ont fait souche depuis près de 30 ans dans l'est de la RDC où ils sont accusés d'être responsables des massacres de plus de 6.000 civils depuis 2013, d'après un bilan de l'épiscopat congolais.

Depuis avril 2019, certaines attaques des ADF sont revendiquées par l'organisation jihadiste État islamique qui désigne le groupe comme faisant partie de sa "Province d'Afrique centrale" (Iscap en anglais). Dans plusieurs messages, des combattants rebelles se sont réclamés de l'EI.

En mars, les États-Unis ont placé les ADF sur la liste des "organisations terroristes" affiliées à l'EI. De nombreuses questions se posent cependant sur la réalité et la profondeur de ces liens supposés.

ACTUALITE.CD avec AFP