Six confessions religieuses conduites par le pasteur Dodo Kamba ont déposé les procès verbaux au bureau de l'Assemblée nationale désignant les deux délégués des confessions religieuses (Président et membre de la plénière) à la Commission électorale nationale indépendante (CENI) conformément aux prescrits de la loi organique portant organisation et fonctionnement de cette institution d'appuie à la démocratie.
En effet, ce dépôt s'est fait sans l'église catholique et l'église protestante. Le groupe de six justifie la démarche par le souci d'accélérer le processus électoral en vue de respecter le délai constitutionnel qui prévoit la tenue des élections en 2023.
« Vous n'avez pas l'idée sur notre charte, notre façon de fonctionner parce qu’il faudrait dire ici que ce que nous recherchons ce n'était pas le vote, ce que nous cherchions c'était la désignation. Je crois qu'à ce sujet on ne peut pas se cramponner sur un seul mot (vote), je tiens à informer que nous avons fait un travail de fond qui revient à la commission mixte (de l’Assemblée nationale) de juger si le travail était fait dans les normes ou pas. Mais déjà je peux vous rassurer que nous avons fait le travail que nous avons estimé être faisable et meilleur (…) », a déclaré à la presse Dodo Kamba vendredi 30 juillet 2021 après le dépôt des PV au bureau de l'Assemblée nationale.
Et d'ajouter :
« Ce qui signifie que nous avons été dans l'obligation de trouver ne serait-ce qu'une voie, un moyen de répondre comme les autres composantes pour pouvoir rendre les choses faisables parce que moi personnellement ainsi que mes frères, nous avons tous besoin de voir les élections se tenir en 2023. Alors, on a pas besoin d'accumuler du retard, c'est pour cette raison que nous nous sommes donnés le souci de trouver l'issue pour pouvoir régler cette problématique afin de ne pas être tenus responsables demain ».
Évoquant la question du manque consensus avec l'église catholique et l'église protestante, Dodo Kamba parle de la « démocratie ».
« Il faudrait savoir que nous sommes dans un pays démocratique, les règles de jeu sont telles qu’on ne peut pas tous regarder dans la même direction, il faudrait aussi comprendre et accepter la position d'une confession ou deux qui peuvent dire nous pensons que ça ne soit opportun de pouvoir poser tel ou tel autre acte, nous acceptons sans toutefois nous diviser », s'est-il justifié.
Le processus de désignation par les confessions religieuses du président de la CENI s’est conclu sur une « note de manque de consensus », selon le rapport transmis à l'Assemblée nationale. Ce document, signé par huit chefs religieux, comporte deux points de vue divergents sur le plan « éthique, indépendance et réputation ».
« Deux confessions religieuses considèrent que, sur le plan éthique et de l'indépendance, les griefs (informations et allégations) contre deux candidats de la liste (les meilleurs sur le plan technique) affectent leur indépendance et leur crédibilité », lit-on dans le document.
Ces deux confessions ont donc demandé que les deux candidats en question soient écartés de la course. En revanche, les six autres confessions religieuses ont estimé que « les griefs relevés contre les deux candidats soit ne sont pas prouvés soit ne concernent pas directement les candidats » et ont appelé au vote, mais le président de la plateforme regroupant les huit chefs religieux n'a pas voulu organiser le vote « dans ces conditions », selon le rapport.
Clément Muamba