RDC : deux militants de la Lucha libérés après trois mois de détention à Butembo

Manifestation de la population contre l'insécurité à Butembo/Ph. ACTUALITE.CD

Deux militants du mouvement citoyen Lutte pour le changement (Lucha) ont été libérés ce samedi 24 juillet après trois mois de détention à la prison centrale de Butembo (Nord-Kivu).  

Elisée Lwatumba et Eric Muhindo Sankara, ont été arrêtés le 19 avril pour avoir participé à Butembo à une manifestation exigeant le départ de la MONUSCO, la mission onusienne en RDC jugée inefficace face à la recrudescence des tueries dans la région de Beni. Ils étaient poursuivis pour  «incitation à la désobéissance civile» et «menaces d’attentat».

A leur sortie de la prison au tour de 15 heures locales, les deux activistes ont affirmé à ACTUALITE.CD leur détermination à poursuivre la lutte jusqu’à obtenir la pacification de l’est de la RDC.

« Nous venons d’être libérés. Nous n’avons rien payé. Nous remercions tout le monde et nous appelons nos compatriotes à continuer de nous battre pour recouvrer la paix dans notre pays. Nous ne sommes pas découragés de poursuivre notre lutte. Nous allons poursuivre la lutte pour recouvrer la sécurité dans notre pays », a déclaré, à ACTUALITE.CD, Elisée Lwatumba, un jeune élève d’une vingtaine révolue.

Il regrette toutefois de ne pas avoir pu passer les épreuves hors-session de l’examen d’Etat qui se sont déroulées alors qu’il était en détention.  

« Notre gouvernement nous a emprisonné sans toute infraction, nous avons perdu beaucoup de choses pendant ce temps de détention. Comme moi (Elisée), je suis élève, je viens de perdre toute une année pour n’avoir pas pris part aux épreuves hors-session de l'exetat qui se sont déroulées pendant notre détention. Je regrette, mais je ne suis pas découragé », indique-t-il.

Ces deux activistes ont passé au moins 95 jours en prison dans des conditions hygiéniques déplorables. Ce qui explique des malaises qu’ils disent endurer à leur sortie de la prison.

« Notre santé ne va pas bien pour l’instant. En prison, il y a des microbes, des maladies de tout genre. Comme moi ici, je suis malade. Je suis enrhumé, j’ai de la toux, j’ai des malaises au dos, car en prison, on n’arrive pas à bien dormir », confie, à ACTUALITE.CD, Elisée Lwatumba.

Cette libération intervient après des appels lancés par les organisations de défense des droits humains, dont Human Right Watch, pour exiger la liberté "immédiate" et "sans condition" de ces activistes de Lucha.

Claude Sengenya