RDC : les trois caractéristiques de Laurent Monsengwo Pasinya, selon Chantal Faida

Photo. Droits tiers

Le cardinal émérite de Kinshasa aura marqué de différentes manières la société congolaise et le monde. Alors que ses obsèques sont annoncées en fin de semaine, Chantal Faida Mulenga-iuma, activiste des droits des femmes et présidente de Uwema Asbl basée à l’Est du pays revient sur le parcours de Monsengwo Pasinya.  

Un père spirituel pour l'église 

« En dépit de son caractère faillible, en tant qu’humain, il a gardé sa foi en Dieu (il a montré une face positive d'être chrétien, on pouvait croire qu'il n'avait pas de problème. Que tout allait bien, une vertu qu'il incarnait totalement. Le deuxième souvenir, c'est par rapport à son engagement citoyen, » dit-elle. 

Un défenseur modèle des droits humains 

Durant son parcours, Laurent Monsengwo va s’illustrer dans des discours sévères à l’égard des hommes politiques congolais. Il va gérer les tensions au cours de la Conférence Nationale Souveraine. 

« Il n’hésitait pas à mettre de côté sa casquette de prêtre, de pasteur pour porter la casquette d'un citoyen engagé et défendre la cause des démunis et là, je me rappelle des élections de 2018 où il était à l'avant-garde pour mener une manifestation pacifique à laquelle j'ai également pris part active. Aujourd'hui, on peut être satisfait des résultats parce que nous avons eu des élections et une alternance bien qu'il y ait beaucoup de problèmes après, » se rappelle Chantal Faida. 

Un scientifique

Théologien bibliste, Laurent Monsengwo Pasinya est aussi le premier africain à avoir obtenu un doctorat en Écritures Saintes à l’Institut biblique pontifical de Rome. Il laisse des nombreuses publications dont quelques-unes ont été référés par Wikipédia. Notamment, l'Église catholique au Zaïre : ses tâches, ses défis, ses options, aux Éditions Saint Paul Afrique, en 1991, 25 ans d'épiscopat au service de la Vérité, la Justice et la Paix (1980-2005), Paris aux Éditions Karthala et Éditions Médiaspaul, 2008. 

« C'est très rare dans notre pays d'avoir des personnes engagées sur plusieurs fronts mais qui trouvent le temps de coucher sur papier leurs idées. C'est un héritage monumental, ces écrits, » dit Chantal Faida.  Et de conclure, « son décès est en même temps une perte énorme et la révélation d'un être plein de talents, vertus et capacités. Un héros est parti et il vivra à jamais. »

Prisca Lokale