Au Maniema, 18 ONG intervenant dans le secteur des ressources naturelles sollicitent l'intervention du Président de la république pour restaurer l'autorité de l'Etat au Sud de la province.
Cette déclaration à la suite des affrontements entre deux factions de la milice Malaïka qui ont fait 10 morts dans le rang des combattants la semaine dernière dans les forêts de Matchapano, localité située à 1à kilomètres de Salamabila.
Selon Adalbert Shabani, Directeur Exécutif de l’ONGDH Maniema Libertés, le Président de la République reste le seul acteur qui doit s’impliquer dans la résolution définitive de ce conflit qui date de 2016.
“Nous demandons au Président de la République et Chef de l’Etat : de restaurer, dans la partie Sud de la Province du Maniema l’autorité de l’Etat mise à mal par l’activisme des groupes armés. De relancer dans l’urgence et cela avec le concours des Partenaires internationaux le processus DDR, non seulement au Sud de la Province mais aussi au Nord où l’on signale l’activisme d’autres groupes armés” peut-on lire dans le communiqué de presse.
Ces organisations alertent sur le fait que “la situation sur terrain reste tendue et si on n’y prend pas garde, elle pourrait se dégrader davantage et embraser une fois de plus le Sud de la Province du Maniema”, avant de demander à la communauté locale “de se désolidariser de tous les acteurs politiques et autres tireurs de ficelle qui attisent le feu pour des intérêts égoïstes”.
Déplacements de la population
Dans leur communiqué, les 18 organisations de la société œuvrant dans le secteur des ressources naturelles indiquent que ces affrontements ont occasionné le déplacement massif des populations vivant dans les villages proches du lieu d’affrontements dans la crainte de la reprise imminentes des hostilités.
“Les déplacés dont le nombre exact n’est pas encore connu ont trouvé refuge soit à Salamabila centre, soit dans d’autres localités sécurisées. Selon les informations en notre possession, la situation humanitaire à Salamabila est plus que préoccupante. Ces affrontements qui interviennent au moment où des démarches sont en cours pour une reprise des activités minières industrielles à Salamabila pourraient remettre en question lesdites démarches et ainsi prolonger la souffrance des communautés locales.”
Au moins dix (10) personnes ont péri dans des violents combats entre deux factions de la milice Mai-Mai Malaïka, dans le territoire de Kabambare, le weekend dernier.
Contexte
Le Sud de la province du Maniema connaît, depuis 2016, un activisme des groupes armés avec la présence de plusieurs factions de la milice Malaïka. Ce groupe armé, constitué des populations autochtones, mènent des attaques, tueries et kidnapping. Ils protestent contre le non-respect du cahier de charge signé avec Namoya Mining, filiale de Groupe Banro Corporation, une société de droit canadien. La firme a annoncé en Juin 2020 avoir vendu sa mine d’or de Namoya à Shomka Resources Ltd, dans laquelle la société chinoise Baiyin International Investments détient une participation minoritaire.
Chadrack Londe, à Maniema