Le député André Mbata rassure : "le président de la CENI pèse et représente l'institution, l'indépendance n'est pas dans le nombre, c'est dans la qualité des gens"

Député national André Mbata. Ph. Droits tiers.

En marge du forum public sur l'évolution de la gouvernance électorale en République Démocratique du Congo organisé par le groupe d'étude sur le Congo (GEC) dans le cadre de son projet "Mukalenga Wa Bantu", le député national André Mbata a tenu à rassurer la société civile qu'elle occupe une place de choix dans la composition de la nouvelle commission électorale nationale indépendante. Il estime que comme dans toutes les autres démocraties au monde, la majorité a toujours une supériorité lors des différents partages des responsabilités.

Pour André Mbata, le Président de la commission électorale nationale indépendante qui sera issue de la composante société civile pèse beaucoup, celui qui a la signature et représente l'institution.

"Ici, on a bien dit 6 de la majorité, 4 de l'opposition. L'opposition n'a pas trouvé à le dire à moins que la société civile se fasse maintenant l'avocat de l'opposition. Lorsque nous parlons de la démocratie c'est le gouvernement de la majorité dans tous les pays au monde il y a une majorité, une opposition, 6 pour la majorité, 4 pour l'opposition y compris Lamuka donc ça n'a pas posé un problème. Même la proposition que nous avons reçue du collègue Lutundula, il proposait 5 majorité, 5 opposition, 5 société civile ce n'était pas équilibré parce que la majorité et l'opposition appartiennent tous à la classe politique, c'était 10 contre 5. L'indépendance n'est pas dans le nombre, c'est dans la qualité des gens. Le Président de la société civile pèse beaucoup, celui qui signe tout, il représente au moins deux membres de la Ceni, c'est comme chez nous à l'Assemblée nationale, c'est le Président. Celui qui a la dernière décision c'est le Président là qui vient de la société civile", a expliqué André Mbata dans son intervention jeudi 24 juin.

Pour l'élu de Dimbelenge dans la province du Kasaï Central, la commission électorale nationale indépendante est une institution qui a des origines politiques. Il précise que dans aucun pays du monde les élections sont organisées par la société civile. En sa qualité de Président de la commission PAJ, ils étaient ouverts à tout type d'amendements pour enrichir la proposition de loi.

"Il n'y a aucun pays au monde sans ma connaissance où la société civile organise les élections, il n'y a aucun pays au monde même pas en Italie où les confessions religieuses organisent les élections ça veut dire que le processus est quelque part toujours politisé. Je suis Président de la commission PAJ, je ne sais il a parlé de Lamuka, de quel lamuka s'agit-il ? La proposition était venue de notre ancien collègue Christophe Lutundula qui avait salué la société civile, les confessions religieuses et l'honorable Lutundula est de Lamuka dans Ensemble pour la République. La proposition a été adoptée presque à l'unanimité à l'Assemblée nationale où il y a des députés nationaux des sous composantes de Lamuka. Et le Sénat l'a approuvé. Et puis moi même comme Président de la commission PAJ, je n'ai pas reçu un amendement d'une composante de Lamuka sauf des honorables comme Delly Sesanga et les autres. J'aimerais qu'on dise les choses telles qu'elles sont. S'il y a des amendements, vous devez les transmettre à l'Assemblée nationale, nous n'avons reçu aucun amendement. On ne ramasse pas des amendements dans la rue, si un parti politique a des députés nationaux, il passe par ces derniers pour soumettre ses amendements comme dans tous les pays au monde", a réagi André Mbata aux affirmations de son collègue Muhindo Kasekwa Jean-Baptiste.

La proposition de loi sur la réforme de la commission électorale nationale indépendante initiée par le député national Christophe Lutundula devenu membre du gouvernement a été adoptée par les deux chambres du parlement. Elle sera promulguée dans les prochains jours par le président de la République.

Clément MUAMBA