Le tribunal militaire a ouvert vendredi 25 juin à Bunia (Ituri), le procès de deux officiers de l’armée, poursuivis pour « perte d’armes et munitions de guerre », dans une zone réputée opérationnelle où les forces de défense et de sécurité font face à plusieurs groupes armés locaux et étrangers. Il s’agit d’un lieutenant-colonel et d’un adjudant qui sont à la base de la disparition d’une vingtaine d’armes.
Les faits remontent en octobre 2020 à Bogoro, village du territoire d’Irumu au sud de la ville de Bunia. La justice évoque de possibles « ravitaillements illicites ».
« Le Lieutenant-colonel Munano et l’adjudant Vwanga sont poursuivis pour perte d’armes et munitions de guerre qu'ils auraient égarées un certain lundi 12 octobre 2020. Ils sont devant la barre pour répondre de leurs actes surtout que des soupçons de manigances malveillantes élisent domicile au sein du service militaire sur place et nous voulons mettre un fin à ces ravitaillements illicites », a dit le Colonel magistrat Joseph Makelele.
Le verdict dans cette affaire devrait intervenir la semaine prochaine.
Plusieurs voix des organisations de la société civile et des personnalités indépendantes tant au niveau nationale qu’internationale dénoncent le plus souvent des complicités au sein de l’armée avec certains groupes armés qui sont ravitaillés en armes, munitions voire même en tenue militaire. A cela s’ajoute l’affairisme de certains officiers cités notamment par des rapports d’ONG dans le trafic des matières premières.
Le Chef de l’Etat a dénoncé la semaine dernière la « magouille et la mafia » au sein des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC). Il a affirmé avoir hérité de ces maux qui sont devenus un « modus vivendi ». « Ce n’est pas facile de déboulonner tout un système en un mois, j’en sais quelque chose », a confié Félix Tshisekedi aux forces vives de l’Ituri.
Freddy Upar, à Bunia