Ituri : le député Gratien Iracan alerte sur la situation de plusieurs familles sans assistance humanitaire après les tueries de Boga et Tchabi

Photo ACTUALITE.CD.

Le député national Gratien de Saint-Nicolas Iracan a appelé le gouvernement de la République à plus de responsabilité dans la gestion de la situation humanitaire dans les territoires d'Irumu et  de Djugu (Ituri) et ce, à la suite des turies de plus de 55 personnes il y a une semaine dans les villages de Boga et Tchabi.

Il souligne que les familles qui ont fui les précités sont actuellement sans assistance dans la brousse.

« Il est important que le gouvernement prenne ses responsabilités par rapport à la situation humanitaire dans les territoires d'Irumu et  Djugu. Après ce qui s'est passé dans ces deux territoires, et surtout le cas d'assassinat ou le massacre qui a eu lieu avec plus de 60 personnes tuées dans la localité de Boga et la chefferie de Baniali Tchabi, la population a pris fuite, elle s'est déplacée vers la localité de Walendu Bindi et actuellement il y a même ceux-là qui sont en train de se déplacer vers la ville de Bunia et on est en train de compter pour le moment plus de 1200 ménages donc environ 5335 personnes qui sont jetées dans la rue, et passent la nuit à la belle étoile. Ce sont des  gens qui ont droit à la vie, des femmes enceintes, des enfants, des personnes âgées qui sont soumis à la famine. Ils ont faim, ils ne peuvent pas manger, ils n'ont rien à boire, ils ne savent pas où dormir donc c'est important à un moment donné que le gouvernement puisse prendre ses responsabilités mais aussi travailler avec ses partenaires », a déploré M. Iracan qui s’est confié à ACTUALITE.CD.

Il invite le gouvernement ainsi que les agences du système des Nations-Unies, à venir en aide à cette population.

« Nous avons les agences des Nations-Unies qui travaillent dans le domaine humanitaire, nous avons les grandes ONG qui opèrent en RDC, mais pourquoi on ne peut pas aller secourir cette population là ? Il faut qu'il y ait quand même un couloir humanitaire, donc tout cela nécessite une obligation, une responsabilité de notre gouvernement parce que la situation en Ituri est catastrophique pour le moment et nous sommes aussi en train de plaider pour le renfort des troupes parce que ce qui est vrai quand la population ne se sent pas sécurisée, la population ne sait pas rester dans un même endroit. Il y a risque qu'il y ait des épidémies, il y a risque d'apparition des maladies qu'on craignait et surtout que nous sommes pendant la période de covid-19, Ebola qui avait disparu, ça risque de revenir, donc il faut vraiment que le gouvernement fasse attention à cette situation humanitaire », a-t-il recommandé.

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Gratien Iracan a invité la population civile à collaborer avec les autorités militaires dans le cadre de partage des informations.

« En tant qu'élu, nous sommes en train de suivre de près ce qui se passe, nous demandons à cette population de pouvoir chaque fois nous communiquer des informations et nous transmettons mais aussi cette population doit partager les informations sécuritaires avec l'armée ou aussi avec nos dirigeants pour qu'on prenne des dispositions. Ce qui s'est passé à Boga par exemple dans la localité de Tchabi, c'est parce qu’on n’a pas eu des informations à temps.  Si on avait reçu les informations à temps plein, on pouvait demander au gouvernement ou à nos forces de pouvoir contrecarrer ce qui passera là comme opération. Il est essentiel qu'il y ait une collaboration entre la population et les militaires, avec renseignements, société civile de sorte à anticiper », a-t-il conclu.

Dans la nuit du 30 au 31 mai dernier, il y a des tueries d’au moins 57 personnes dans les villages de Boga et Tchabi dans la province de l'Ituri.

Au cours de la réunion du conseil des ministres du vendredi 4 juin, Jean-Michel Sama Lukonde a déploré « cet acte ignoble » qui, selon lui, a été commis par les miliciens ADF « en débandade après avoir été délogés des localités qu’ils occupaient ».

Berith Yakitenge