La ministre d'État, ministre de la justice et garde des sceaux, Rose Mutombo a présenté ce jeudi 3 juin à l’Assemblée nationale, l'économie du projet de loi portant prorogation de l'état de siège dans les provinces de l'Ituri et du Nord-Kivu. Dans sa communication, elle a noté quelques avancées depuis l'instauration de cette mesure et promet une communication du Chef de l'État dans les prochains jours pour faire le point sur la situation.
« Des progrès significatifs dans la pacification de cette partie du pays ont été réalisées », a indiqué Rose Mutombo avant d’ajouter :
« À ce jour, nous relevons notamment des nombreux cas des redditions des miliciens, la reprise du contrôle par les Forces armées par la République démocratique du Congo de plusieurs localités jadis sous occupation des groupes armés ainsi que l'intensification des offensives de nos forces armées sur terrain. Le moment venu certainement son Excellence monsieur le Président de la République, Chef de l'Etat en sa qualité de commandant suprême des Forces armées et de la police nationale ne manquera pas de faire le point sur la situation ».
Depuis la proclamation de l’état de siège, l’armée a accentué l'offensive notamment contre les groupes armés dans les territoires d’Irumu et de Djugu en Ituri. Pour le front Nord, elle a réussi à reconquérir une dizaine de villages à Djugu après la réouverture de la RN27 qui était coupée par les miliciens de CODECO. En ce qui concerne le front Sud dans le territoire d’Irumu, les FARDC ont également reconquis plusieurs villages anciennement contrôlés par les miliciens du Front patriotique intégrationniste du Congo (FPIC).
Malgré ces efforts loués par les populations locales, les tueries se sont tout de même intensifiées dans le territoire de Beni (Nord-Kivu) et dans les territoires d’Irumu ainsi que Djugu (Ituri). Une attaque sanglante attribuée aux combattants des Forces démocratiques alliées (ADF) dimanche dernier a fait au moins 57 morts dans les villages de Boga et Tchabi (Irumu).
« Beaucoup reste à faire. Au regard de ce qui précède 30 jours c'est beaucoup mais à la fois peu quant à l'immensité de tâches à accomplir dans le cadre du rétablissement de la paix d'où la nécessité de prolonger de 15 jours l'état de siège », a reconnu la ministre d’Etat de la justice qui explique que « la récente éruption volcanique de Nyiragongo survenue en plein état de siège a contraint le gouvernement à concentrer ses efforts dans la prise en charge de cette catastrophe naturelle ».
Mais le gouvernement tient à rétablir la paix dans les deux provinces actuellement sous régime de l’état de siège, a indiqué mercredi le ministre de la défense nationale, Gilbert Kabanda. Ce dernier a assuré que son ministère a reçu des moyens afin d’accélérer les opérations sur le terrain. « Dans deux semaines, les choses changeront sur le terrain », a-t-il promis.
Berith Yakitenge