Le ministère de la santé publique, hygiène et prévention, à travers son programme national de lutte contre le Paludisme (PNLP), organise du 27 au 28 mai, les 4ème journées scientifiques sur le paludisme avec comme thème « paludisme à l’ère des maladies émergentes et réémergences ».
Organisé en partenariat avec Sanru Sarl, l’OMS, le Fonds mondial et l’USAID, ces assises ont pour objectif d’offrir un cadre d’échange d’expériences et d’expertises aux différents acteurs œuvrant dans la recherche sur le paludisme en vue de partager et valoriser la recherche et les multiples connaissances dans ce domaine ».
« Pendant deux jours de travaux dans ce beau cadre, des exposés suivis des débats ainsi que des communications affichées, vont évoquer les différents aspects du paludisme et de la comorbidité. Il va s’agir, en plus de deux maladies susmentionnées, notamment du paludisme et du chikungunya, de la dengue et de l’onchocercose ainsi que les nouveaux outils de prévention et de prise en charge du paludisme dans le cadre de la lutte contre cette endémie dans notre pays. Ceci sera rendu possible non seulement grâce à la pertinence des sujets sus-évoqués
retenus dans l’agenda, mais aussi de la qualité des intervenants. J’ose croire qu’aux termes de ces journées que nous voudrions réellement scientifiques, des évidences disponibles guideront nos choix pour le recadrage des stratégies et des priorités pour lutter efficacement contre le paludisme dans notre pays », a déclaré Véronique Kilumba, vice-ministre de la santé.
Une recherche menée par Sanru Sarl, présentée ce jeudi, a montré que pendant la Covid-19, les gens avaient opté pour des médicaments non recommandés par le PNLP, par peur d’être contaminés au coronavirus.
« Nous avons parlé de l’impact de la Covid-19 sur le Paludisme. Nous avons constaté qu’en général, les gens ont baissé la fréquentation des structures de santé, probablement parce qu’ils avaient peur d’être diagnostiqués avec Covid-19 et d’être internés. Nous avons aussi constaté que les gens avaient commencé à prendre les médicaments qui n’étaient pas recommandés par le PNLP contre le paludisme, comme la Chloroquine. Nous avons voulu réveiller l’attention des gens que la malaria existe, et que nous devons continuer à suivre les procédures édictées par le PNLP, tout en respectant les mesures barrières nous obligées par la Covid-19 », a expliqué Crispin Batubenga du SANRU.
Plusieurs sujets feront l'objet de discussions durant ces deux jours dans des ateliers. C’est entre autre les effets du paludisme au cours du premier trimestre de la grossesse, l’évaluation de la disponibilité, de l’utilisation et du prix des antipaludiques dans les points de vente des médicaments et les établissements de soins des secteurs privé et public en RDC en 2020, la prévalence du paludisme congénital à Kisangani , et tant d’autres.
Les dernières données du PNLP sur le paludisme montre une progression des cas durant les deux dernières années. En 2019, la RDC a enregistré 21.934.127 cas de paludisme, et 13.072 décès dont 9.855 enfants âgés de moins de 5 ans, soit 75%. Tandis qu’en 2020, le pays a enregistré plus de 22 millions de cas de malaria et 14.371 décès.
Thérèse Ntumba