Sud-Kivu : après trois mois de désobéissance fiscale décrétée par la société civile et la FEC à Fizi et environ, le maire de Baraka ordonne le recouvrement forcé des taxes 

Photo ACTUALITE.CD.

Après trois mois de désobéissance fiscale décrétée par la société civile et la Fédération des Entreprises du Congo (FEC) à Baraka et dans le territoire de Fizi (Sud-Kivu) pour exiger à l'Etat de réhabiliter la route nationale numéro (RN5), le maire de cette ville, Jacques M’Bùcwa Hussein, a autorisé les chefs des services de l'État en charge des mobilisations des recettes a débuté avec des recouvrements des taxes et impôts dans les différents marchés à partir de mardi 4 Mai 2021.

Selon le contenu de la lettre envoyée aux chefs des services de la mairie de Baraka, le maire fait référence à l’article 65 de la constitution de la RDC, qui stipule que « Tout Congolais est tenu de remplir loyalement ses obligations vis-à-vis de l’Etat. Il a, en outre le devoir de s’acquitter de ses impôts et taxes, appuyé par les articles 101 et 102 de la loi n 004/2003 du 13 mars 2003, portant réforme des procédures fiscales où la loi condamne toute incitation du public au refus et retardement de paiement de l’impôt et taxes ».

Le maire appelle également les agents de l’ordre public dont la police nationale congolaise (PNC) à accompagner les taxateurs sur le terrain.

Mais du côté de la société civile, on s’oppose à cette décision considérée comme une “guerre déclarée” contre la population qui réclame ses droits. 

« Nous avons entendu que le maire vient de réquisitionner encore la police pour accompagner les taxateurs sur le terrain. Je dis bien que nous avons entendu parce qu’aucune copie de cette lettre ne nous a été réservée. Nous avons décrété cette action citoyenne reconnue par la loi pour demander la réhabilitation de la route nationale numéro 5 qui est devenue impraticable. Et nous avons dit que nous allions mettre fin à cette action le jour où la route sera réhabilitée », a dit Albert Etunda, porte-parole de cette campagne de non-paiement des taxes et impôts.

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Et d’ajouter :

« Alors si le maire a répondu à la déclaration de la population, donc il a droit mais sinon, c'est une guerre qu'il déclare contre la population, qui ne peut pas continuer à payer les taxes pour remplir les poches des taxateurs. Nous demandons à la population de ne pas céder aux intimidations et à la police d'augmenter les cachots qui doivent contenir toute la population de Baraka. Il dit qu'une action citoyenne doit avoir une durée. Nous, notre durée, c'est jusqu'au jour où la RN5 sera réhabilitée ».

Cette décision du maire de la ville arrive deux jours après l’intervention du président de la société civile de Baraka dans les médias locaux, ordonnant toute la population en général et les commerçants en particulier de ne pas payer les taxes et impôts et qu’en cas de résistance des agents de l’Etat, “qu’ils utilisent les alertes et si possible qu’ils appliquent la force puisque la réhabilitation de la RN5 est une affaire de tous”.

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Lavoix Lubunga, à Baraka