La marche initiée par Lamuka ce samedi 24 avril sur l’ensemble du territoire national pour compatir avec la population de l’est du pays, qui est victime des tueries, ne s’est pas déroulée comme il se devait. Dans plusieurs provinces y compris à Kinshasa, elle a été interdite pour raison de la Covid-19. Mais dans la capitale, en dépit de cette interdiction, des dizaines de manifestants se sont rassemblées autour de Martin Fayulu pour tenter de tenir la manifestation, sans succès. Ils ont été dispersés par la police à coups de gaz lacrymogènes.
Pour Lamuka, qui a aussitôt après publié un communiqué, cette interdiction ou encore la manière de réprimer les manifestants avec « violence », traduit une meilleure preuve de complicité et de non-assistance à un peuple en danger.
« Comment peut-on comprendre, en effet, que des Congolais sont massacrés dans la partie-Est de notre pays, que d’autres Congolais se lèvent pour dénoncer ces massacres, mais que vous puissiez encore trouver d’autres Congolais qui refusent toute manifestation de solidarité et répriment violemment les manifestants ? Il n’y a pas meilleure preuve de complicité et de non-assistance à un peuple en danger », dit le communiqué de Lamuka signé par le duo Fayulu et Muzito.
Et de rappeler dans le même document:
« Nous avons invité tous les Congolais, de l’Est à l’Ouest, du Nord au sud en passant par le centre, à une mobilisation tous azimuts afin de dresser le mur de la résistance contre toute forme d’asservissement, contre tous les génocidaires et contre les occupants de manière à mettre définitivement fin à ces massacres ; Mais c’était sans compter avec les ennemis de notre peuple qui ont non seulement érigé des obstacles à la tenue de cette marche à Kinshasa et dans d’autres villes du pays, mais qui ont aussi cyniquement instruit la police, qui l’a sauvagement réprimée à Kinshasa, particulièrement ».
A Kinshasa, cette marche était interdite par le gouverneur Gentiny Ngobila. Elle devait partir de Pascal (commune de Masina) pour chuter à la place Triomphal en face du stade des Martyrs, selon les organisateurs. Mais bien avant, la police, instruite, avait déjà fait usage de gaz lacrymogène à la place Pascal pour disperser la foule. Martin Fayulu avait engagé de vives discussions avec la police mais en vain. La police l’a contraint de monter dans sa jeep et l’a escorté en direction de la Gombe. Un groupe de militants a été aussi dispersé au niveau du pont Matete.
Japhet Toko