RDC : la société civile de Beni souhaite que le nouveau gouvernement se penche notamment sur le travail de la Monusco ainsi que les accords qui lient le pays et Conseil de sécurité dans le cadre de la mission de l’ONU

Une base des casques bleus dans l'est de la RDC/Ph ACTUALITE.CD

La coordination de la société civile de Beni (Nord-Kivu) a donné ses attentes du gouvernement Sama Lukonde rendu public lundi 12 avril. Elle suggère que la nouvelle équipe gouvernementale puisse se pencher sur le travail de la Monusco dans l’est du pays. La mission est sévèrement critiquée pour son « inaction » face aux massacres à grande échelle des civils dans la région de Beni et de l’Ituri.

La société civile de Beni veut aussi que le gouvernement Sama revoit les accords qui lie la RDC et le Conseil de sécurité.

« Le souci de la population de Beni est de voir cette équipe se mettre au travail pour traiter la question sécurité mais également la question du mandat de la Monusco. Nous avons voulu que cette équipe puisse nous aider à revoir les accords que la RDC avait signé avec le conseil de sécurité des Nations-Unies dans le cadre du mandat de la Monusco », a dit à ACTUALITÉ.CD, Kizito Bin Hangi, président de la société civile de Beni.

Des manifestations ont été initiées au Nord-Kivu pour exiger le départ de la Monusco. Depuis une semaine, au moins 10 personnes ont été tuées dans ces manifestations, dont trois à Beni et 7 près de Goma.

Lire : Manif anti-Monusco à Butembo : « Nous avons entendu les cris de désespoir, et nous sommes en train d’y travailler » (Khassim Diagne, numéro 2 de la Monusco)

Les tueries ont pris de l'ampleur dans la région de Beni depuis le lancement des opérations dites d'envergure en octobre 2019. Au moins 1140 civils ont péri dans différentes attaques en territoire de Beni dont 1016 dans les attaques attribuées aux rebelles ougandais ADF, selon le Baromètre Sécuritaire du Kivu (KST).

Selon le rapport de la CENCO, 6 000 personnes ont été tuées depuis 2013 à Beni, alors qu’en Ituri 2000 morts ont été enregistrés pour la seule année 2020. Cette situation a entraîné des déplacements massifs des populations dans la région abandonnant des villages entiers entre les mains des assaillants. Le Parlement a d’ailleurs mis en place une commission d'enquête sur la situation sécuritaire dans 8 provinces (l’Ituri, du Nord-Kivu, du Sud-Kivu, du Maniema, du Haut-Uele, du Bas-Uele, du Haut-Katanga et du Haut-Lomami).

Yassin Kombi