Le projet « Feuille de route pour la paix dans les Hauts et Moyens Plateaux de Fizi, d’Uvira et de Mwenga clôture ce mercredi le dialogue intercommunautaire organisé à Kinshasa. Une centaine de participants parmi lesquels des représentants de principales communautés en conflits, des délégués de quelques groupes armés sont présents.
ACTUALITE.CD a donné la parole à chaque camp. Enock Sebineza représente la communauté Banyamulenge.
Comme vous le savez depuis 4 ans jour pour jour, les hauts plateaux sont détruits par les groupes armés, particulièrement pour ma communauté, les banyamulenge. À, nous attendons un engagement fort du gouvernement comme vient de le dire le vice-premier ministre qui représente le gouvernement ici. Les engagements des communautés oui mais sans l'engagement politique du gouvernement, je crois qu'il n’aura pas beaucoup avancé. Et cette fois-là, nous sommes à Kinshasa pour arracher cet engagement politique.
C’est quoi cet engagement politique ?
Bon, c'est soutenir les services de sécurité par exemple, les FARDC pour qu’ils agissent en toute capacité pour juguler et éradiquer pratiquement les groupes armés, y compris même les groupes armés étrangers. Le 16 de ce mois, ils ont détruit mon village de Kalolo. Nous sommes en deuil et c’est hier qu’on a terminé le deuil.
Qu'est-ce qui était mal fait et qui doit être mieux fait maintenant ?
Je ne saurai pas aujourd'hui vous le dire. Ce sont les discussions qu'on aura ici. Je vais leur répéter encore l'engagement du gouvernement, l'engagement politique du gouvernement.
Comment est-ce que cet engagement peut s’exprimer concrètement ?
Ça ne peut pas passer par quatre chemins. Il faut que les services de sécurité fassent ce qu’ils doivent faire, c'est-à -dire éradiquer les groupes armés. Et après même, on peut continuer puisque le dialogue doit être permanent. Mais d'abord, il faut éduquer les groupes armés.
On a entendu dire que ces groupes armés font partie de communautés. Il y a un groupe armé qui prétend défendre les intérêts de la communauté banyamulenge. Qu'est-ce que vous en dites ? Est-ce que vous êtes prêts pour qu'on démantèle ce groupe armé ?
Ce que je sais, c’est qu’il y a une collection régionale où il y a des groupes armés locaux et étrangers qui déracinent les Banyamulenge. Si les Banyamulenge refusent, résistent, et qu’on considère que c'est un groupe armé, désolé. Et seulement ce qu'il faut faire pour le gouvernement, c’est arrêter les menaces sur le Banyamulenge et j'espère que tout ce qui est considéré comme groupe armé banyamulenge, ça peut cesser de soi-même.
Est-ce que vous êtes aussi sincère que ça
La question de la sincérité, c'est dans les cœurs des gens. Les sept communautés ici s’accusent de ne pas être sincères. La sincérité, on le verra dans les actes et ici, dans les discours, chacun accuse l'autre.
Entre temps, on voit certains hauts cadres de l'armée quitter l'armée pour rejoindre notamment les groupes armés et on parle des groupes qui sont dans la communauté Banyamulenge.
Bon ça, comme membre de la communauté, je ne saurai pas le dire puisque la désertion de l'armée, c'est d'abord un acte personnel et il faut poser la question à ces gens qui partent (…)
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