Grégoire Kiro à Mboso : “ s’il y a complicité des élus, pourquoi ils ne sont pas cités ou déférés devant la justices ?”

Le député national Grégoire Kiro

Le député national Grégoire Kiro, élu de la ville de Beni dans le Nord-Kivu, a réagi ce mardi 30 mars sur ACTUALITE.CD en rapport avec les propos du président de l’Assemblée nationale, Christophe Mboso, qui a appelé les députés nationaux du grand Kivu « à quitter les groupes armés ». 

M. Kiro est visiblement étonné par cette déclaration. Il demande au président de la chambre basse du parlement de pouvoir mettre les éléments de preuve, s’il en dispose réellement à la portée de la justice afin que ces élus soient poursuivis. 

" S’il y a complicité des élus, pourquoi ces élus ne sont pas cités ou indexés et déférés devant la justice. C’est ça la duplicité. Quelqu’un qui a des informations avec des preuves sur l’implication de tel ou tel autre élu, s’il a les éléments sur la complicité des élus, qu’il puisse les mettre à la disposition de la justice. C’est ça qui n’est pas normal. Comment il continue à collaborer avec les députés qui sont impliqués dans des massacres? ", a déclaré Grégoire Kiro. 

En outre, le secrétaire général du parti politique RCD/KML de Mbusa Nyamwisi, demande qu'il soit instaurée au parlement, une "séance consacrée exclusivement à cette question sécuritaire".  

" Nous voulons que la question sécuritaire à Beni dans le Nord kivu et même dans l’Ituri soit programmée à l’actuelle session parlementaire. Il faut qu’il puisse avoir des séances consacrées exclusivement à cette question sécuritaire parce que les massacres qui se déroulent dans l’Est de la République notamment à Beni et en Ituri dépassent l’entendement humain et remettent même en cause la crédibilité des institutions nationales ".

Le président de l'Assemblée nationale, Christophe Mboso, a demandé ce lundi 29 mars aux députés du grand Kivu de quitter les groupes armés pour espérer à un retour de la paix. Pour son cabinet, cette déclaration est " comme un appel général à plus d'éveil de conscience et de patriotisme adressé au peuple congolais" et ne constitue pas des accusations contre les élus des provinces de l’est du pays. 

Au cours de la plénière de ce lundi, un groupe de députés a manifesté pour exiger la paix et la sécurité dans la partie Est de la République Démocratique du Congo. Ces députés sont montés même au perchoir pour demander à leur président l'implication de l'Assemblée nationale dans la recherche de « solutions urgentes » à cette problématique. Ces députés voulaient que la situation sécuritaire dans l’Est du pays soit inscrite au calendrier de la session de mars.

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Ivan Kasongo