Affaire Ntaganda : l'ONG Justice plus satisfaisante de l’ordonnance de la CPI pour les réparations des victimes des crimes commis en Ituri

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L'ONG de défense des droits de l'homme Justice plus basée à Bunia (Ituri) s'est également réjouit de l'ordonnance de la chambre IV de la Cour pénale internationale (CPI) portant réparations des victimes des crimes commis dans cette région par Bosco Ntaganda. Le montant global pour ces réparations s’élève à 30 millions USD.

D'après Me Nicaise Bumba, l'un des responsables de Justice plus, la décision de la CPI va soulager les victimes. Il plaide pour que ce fonds soit réellement affecté aux victimes et communautés touchées par les exactions des hommes de Ntaganda.

« Nous sommes satisfaits de cette décision prise par la Cour pénale internationale pour la réparation des victimes des crimes commis par Bosco Ntaganda. Nous savons que les victimes vont se mobiliser sur le plan local, régional, provincial. Notre souhait est que ce fonds soit effectivement en faveur des vraies victimes ou si ce n’est pas forcément aux victimes directes que ça soit alors aux communautés qui ont été touchées par ces atrocités. C'est d'ailleurs le travail qui nous revient comme organisations de la société civile de pouvoir aider le fonds au profit des victimes de la CPI pour identifier les véritables projets, pour que ce fonds-là puisse répondre aux problèmes réels de ces victimes mais aussi aux communautés affectées par ces crimes », a-t-il indiqué.

Ce défenseur des droits de l'homme a eu des mots à l’endroit des chefs rebelles qui continuent à endeuiller l'Ituri.

« Je pense que les chefs rebelles qui continuent à endeuiller l'Ituri à travers les villages, territoires, chefferies doivent s'inspirer de l'expérience des autres seigneurs de guerres qui ont sévi en Ituri et qui effectivement sont en train de répondre de leurs actes devant la justice internationale. Nous voulions aussi faire appel à notre justice nationale militaire que civile pour pouvoir ouvrir les yeux sur ces crimes et commencer à poursuivre ces personnes puisque le peuple iturien a besoin de la paix et cette paix doit être imposée », a conclu Me Nicaise Bumba.

Contexte

Le procès opposant Bosco Ntaganga au Procureur de la CPI était ouvert en septembre 2015 à la Haye. Ntaganda était condamné en novembre 2019 à 30 ans de prison. Au total, 2 123 victimes avaient pris part au procès. L’ancien chef d'état-major adjoint des Forces patriotiques pour la libération du Congo (FPLC) était accusé et poursuivi pour 13 chefs de crime de guerre (meurtre et tentative de meurtre, attaque contre des civils, viol, esclavage sexuel de civils, pillage, déplacement de civils, attaque contre des biens protégés, destruction de biens appartenant à l'adversaire ; et viol, esclavage sexuel, enrôlement et conscription d'enfants de moins de 15 ans et leur utilisation pour les faire participer activement à des hostilités) et 5 chefs de crime contre l'humanité (meurtre et tentative de meurtre, viol, esclavage sexuel, persécution, transfert forcé de population).

Franck Asante, à Bunia