Certains habitants de la ville de Goma se plaignent du retard accusé jusque-là par l’organisation non gouvernementale Mercy Corps pour la matérialisation de son programme Imagine qui vise la construction des bornes fontaines en vue de desservir la population en eau potable. Lors d’une tribune populaire organisée samedi 6 mars dernier au quartier Katoyi qui figure parmi les milieux confrontés au problème de manque d’eau au nord de Goma, les mouvements citoyens Amka Congo et Congolais debout ont échangé avec plusieurs dizaines d’habitants sur la problématique de rareté de l’eau. L’échange s’est focalisé notamment sur le projet Imagine que Mercy Corps exécute depuis 4 ans.
« Le collectif Amka Congo et Congolais debout avait organisé une tribune populaire à Katoyi pour parler de la question d'eau potable. La population a répondu massivement à cet échange citoyen. On a échangé sur l'art 48 de la constitution et cela cadrait avec le financement que l'ONG Mercy Corps avait reçu du Royaume-Uni pour l'adduction d'eau potable à Goma. Le projet était de 90 bornes fontaines, mais jusque-là Mercy corps n'a installé que moins de 30 bornes fontaines après 4 ans du projet Imagine », s’indigne Jacques Sinzahera, militant du mouvement citoyen Amka Congo.
Le lundi 08 mars, Mercy Corps a remis 12 bornes fontaines supplémentaires au gouvernement provincial du Nord-Kivu, en plus des 24 actuellement en service (36 remis au total). 58 autres sont actuellement en construction. Cela portera le nombre de bornes fontaines opérationnelles à plus de 90 dans les semaines à venir.
« Depuis 2015, Mercy Corps travaille à Goma et Bukavu sur le programme Imagine financé par le gouvernement britannique. Au cours de cette période, nous avons construit à Goma, deux réservoirs de 5 000 mètres cubes et posé plus de 62,5 km de tuyaux. Nous sommes maintenant dans les dernières étapes de la construction des bornes fontaines et nous restons déterminés à terminer le projet. La réalisation définitive des travaux couvre les bornes fontaines qui représentent moins de 2% de la valeur totale du projet mais qui est le plus visible dans la construction », a déclaré mardi 9 mars 2021 dans un communiqué de presse Tomas Mosquera, directeur du programme Imagine.
Les travaux en cours se situent à différents niveaux d'exécution, avec des kiosques pour les bornes fontaines en cours de construction et des tranchées creusées pour faciliter la connexion de tuyauterie au réseau.
« Avec toutes les bornes fontaines dispersées dans toute la ville, ce sera un ouf de soulagement pour les communautés ciblées à Goma. Nous venons de visiter différents chantiers, et nous tenons à remercier le partenaire du gouvernement provincial, Mercy Corps pour ce travail titanesque », a déclaré M. Guy Richard Paluku Matofali, conseiller juridique et foncier du gouverneur du Nord-Kivu lors de la réception de 12 nouvelles bornes fontaines.
Durant toute la mise en œuvre du programme, Mercy Corps travaille en collaboration avec la REGIDESO et le gouvernement provincial pour s’assurer de l’évolution des activités en général et des travaux des infrastructures principalement.
Alors que les mouvements Amka Congo et Congolais débout s’apprêtent à mener des actions pour réclamer l’eau à Goma, notamment en organisant des marches pacifiques et à écrire à l'ambassadeur de Royaume-Unis en RDC pour demander des éclaircissements sur le financement octroyé à Mercy Corps, le vice-président de l’assemblée provinciale du Nord-Kivu, Jean Paul Lumbulumbu a lui, adressé une question écrite au ministre provincial des ressources hydrauliques pour demander l’évolution des travaux de construction des bornes fontaines dans la ville de Goma par Mercy Corps dans le cadre du programme Imagine.
Le programme de 5 ans Imagine, financé par le gouvernement du Royaume-Uni par le biais de son agence Foreign, Commonwealth & Development Office (FCDO), d'un montant d'environ 36 millions £ pour les villes de Goma et Bukavu, devait initialement être clôturé en décembre 2020. Un certain nombre de défis, dont l'épidémie du Covid-19, a conduit à une extension du programme.
Jonathan Kombi, à Goma