Une centaine d’organisations de défense des droits de l’homme et des mouvements citoyens demandent l’arrestation immédiate du général John Numbi cité de nouveau dans les nouvelles révélations sur l’assassinat de Floribert Chebeya, directeur exécutif de la voix de sans voix (VSV) et Fidèle Bazana son chauffeur en juin 2010. Le nom de ce haut gradé de l’armée est cité comme commanditaire de ce double meurtre.
Ces organisations de la société civile disent avoir constaté la non implication effective de l’Etat congolais pour le rétablissement de la vérité en vue de voir tous les responsables impliqués dans cette affaire, répondre de leurs actes. Les nouveaux témoignages de deux policiers contenus dans l’enquête de RFI prouvent à suffisance qu’il s’agit d’un « crime d’Etat ciblé et planifié », soutiennent ces organisations.
« Au regard de ces nouvelles révélations qui viennent renforcer celles des précédents témoins, les ONGDH et les mouvements citoyens signataires du présent communiqué demandent aux autorités politiques et judiciaires congolaises ainsi qu’au Bureau Conjoint des Nations Unies aux Droits de l’Homme de tout mettre en œuvre pour l’arrestation immédiate et sans condition du Général John Numbi Banza Tambo, suspect numéro 1 dans l’assassinat de Floribert Chebeya Bahizire et Fidèle Bazana Edadi », dit le communiqué conjoint signé par les ONGDH et mouvements citoyens ce mercredi 10 février.
Ces organisations, notamment VSV, ACAJ, ASADHO et LUCHA plaident pour « la réouverture rapide du procès de l’assassinat de ces deux défenseurs des droits humains afin de lutter contre l’impunité des auteurs des crimes contre les défenseurs des droits humains et les activistes pro démocratie » tout en appelant à la protection et la sécurisation des témoins oculaires et de leurs familles ainsi que pour, des raisons d’enquêtes, de la concession du général John Numbi et surtout celle du général Zelwa Katanga alias Djadjidja situées à Mitendi dans la commune de Mont Ngafula (Kinshasa) où le corps de Fidèle Bazana aurait été enterré.
A cet effet, les défenseurs des droits de l’homme et les mouvements citoyens ont rappelé au président de la république « qu’aucun véritable Etat de droit ne peut être bâti sur fonds de l’impunité des auteurs des crimes avérés et maintes fois cités des témoins oculaires ».
Dans une enquête de RFI, deux policiers congolais, l’adjudant Hergil Ilunga et Alain Kayeye Longwa, brigadier-chef du bataillon Simba en fuite à l’étranger, ont témoigné de leur participation à ce double assassinat. Ils affirment que les deux activistes avaient été « étouffés » sur ordre du major Christian Ngoy Kenga Kenga qui avait reçu les ordres du général John Numbi puisque ces deux défenseurs des droits de l’homme avaient des problèmes avec ce dernier, à l’époque inspecteur général de la police et Joseph Kabila, président de la république durant cette période.
Le major Christian Ngoy, a été arrêté depuis le 3 septembre 2020 à Lubumbashi puis transféré le même jour dans la soirée à Kinshasa. John Numbi Banza Tambo devenu inspecteur général des FARDC a été démis de ses fonctions en juillet 2020 et n'a aucune fonction officielle.
Fonseca MANSIANGA