Affaire Chebeya : seule la justice peut décider de la reprise ou non du procès, affirme le ministre des droits humains

Floribert Chebeya/Ph droits tiers

Plusieurs organisations des défenses des droits de l'homme exigent la reprise « à zéro » du procès autour de la mort du défenseur des droits de l’homme Floribert Chebeya et son collaborateur Fidèle Bazana. Ce, après la publication d’une enquête de RFI dans laquelle deux policiers reconnaissent avoir participé dans l’exécution de ces deux membres de l’ONG La Voix des Sans Voix (VSV) le 1 juin 2010.

La demande de réouverture est notamment demandée par l’ambassadeur de l’Union Européenne en RDC. Selon André Lite, ministre des droits humains, la reprise du procès dépend uniquement de la justice étant donné que l'affaire avait déjà été jugée.  

« A partir du moment où cette affaire avait déjà été portée en justice et jugée à l'époque, je n'ai plus de commentaire à faire à ce sujet. C'est à la justice et à elle seule qu'il faut s'adresser tant l'exécutif auquel j'appartiens est tenu à l'obligation de réserve par rapport à toutes les décisions judiciaires », a dit à ACTUALITE.CD, André Lite, ministre des droits humains.

Pour sa part, le directeur du Bureau Conjoint des Nations-Unies aux Droits de l’Homme (BCNUDH), Abdoul Aziz Thioye, affirme que son institution est disponible à assister la justice congolaise pour faire la lumière sur l’assassinat ignoble des défenseurs des droits de l’homme, Floribert Chebeya et Fidèle Banzana. 

Le 23 juin 2011, la Cour militaire de Kinshasa-Gombe a condamné quatre des huit policiers prévenus dans l’affaire à la peine capitale, un cinquième à la prison à perpétuité, et acquitté les trois autres. Le 17 septembre 2015, la justice congolaise a acquitté en appel quatre de ces policiers et allégé la condamnation du cinquième, faisant un véritable affront aux familles des victimes.

Lire :  RDC: deux policiers reconnaissent avoir participé à l’assassinat de Floribert Chebeya et font de nouvelles révélations

Jonas Tshiombela: « notre silence et notre inaction ne peuvent plus se justifier, réclamons la réouverture immédiate du procès        Chebeya »

Ivan Kasongo