Le greffier Prosper Kukwakana Ah'kamb'eh, dénonce des détournements au sein du greffe près la Cour constitutionnelle. Dans une lettre ouverte adressée au Président a.i de la Cour constitutionnelle en date du 28 décembre 2020, ce greffier exprime « sa douleur et sa déception » à la suite des révélations des détournements qui ont été faites lors de la réunion du 3 décembre 2020.
« Certes, voir comment nous sommes allés au premier confinement sans moyens pendant cette dure période, la façon dont nos enfants ont repris l'école sans rien et la difficulté que nous éprouvons au jour le jour à nous faire soigner et à trouver même le transport pour nous rendre au service, c'est décevant et révoltant. Et pourtant, il a été révélé pendant la même période une opacité dans la gestion de plus de 50.000.000 FC, plus grave encore récemment la non justification de 104. 000. 000 FC par l'un de nos collègues, le Greffier Divisionnaire Lutonadio Kukala Théophile (collaborateur direct du Greffier en Chef) », écrit-il dans sa lettre.
Et de poursuivre : « Plus choquant aussi cette affaire de rétro commission qui existe en complicité avec le service financier pour faciliter ces actes odieux, alors que nous, destinataires, croupissons dans la misère. Chose grave, l'Etat Congolais dans le PEB (plan d'engagement budgétaire) mis au profit du greffe reprend plusieurs lignes à notre profit qui depuis l'existence de cette Cour n'a toujours été que chimère pour nous. En votre qualité d'officier d'ordonnancement, nous attendons des solutions idoines pour pallier cette situation calamiteuse dont nous sommes victimes ».
Toujours dans cette lettre, le greffier Prosper Kukwakana menace de saisir le Procureur Général près la Cour de cassation. Il invite l'Inspecteur Général des Finances à s'imprégner de la situation en vue de sanctionner les auteurs de ces détournements. Il affirme aussi sa détermination de recourir à la voie disciplinaire, conformément au statut du personnel de carrière des services publics de l'Etat.
Ce problème concerne le Greffe de la Cour constitutionnelle qui est un service rattaché à cette juridiction. Celle-ci traverse également une période de turbulence due à la démission de son président Benoît Lwamba, la permutation des deux membres vers la Cour de cassation et la nomination de nouveaux juges.
Blaise BAÏSE