Beni : des jeunes en colère exigent la mise en accusation du maire a.i et le départ de l’auditeur militaire après l’évasion de plus de 1000 détenus de la prison de Kangbayi

Commémoration du 6e anniversaire des tueries à Beni/Ph ACTUALITE.CD

Les activités socio-économiques sont partiellement paralysées ce mercredi 28 octobre dans la ville de Beni (Nord-Kivu). A la base, une manifestation des jeunes sur initiative du groupe de pression « Véranda Mutsanga » pour exiger la mise en accusation du maire intérimaire de Beni et le départ l’auditeur militaire près la Cour opérationnelle à démissionner après la récente évasion de plus de 1000 détenus de la prison de Kangbayi.

Ces jeunes qui sont visibles dans certaines rues de Beni estiment que les deux autorités précitées seraient complices car disent-ils, ayant été informées plusieurs jours auparavant des menaces qui pesaient sur la prison.

Plusieurs activités dont les commerces et les écoles ne fonctionnent pas. Certains élèves qui étaient déjà à l’école sont retournés à la maison.

« Le maire intérimaire comme le magistrat Kumbu ngoma étaient informés deux semaines avant que la prison allait être attaquée mais ils n'avaient pris aucune disposition pour empêcher cette attaque. Nous voulons que le maire puisse être entendu par la justice et que l'auditeur Kumbu qui nous a longtemps servis à Beni puisse aussi partir, car il allait de son côté protéger les détenus comme il savait que les audiences des ADF allaient débuter bientôt. », explique à ACTUALITÉ.CD, Paluku Kamabu, membre de la Véranda mutsanga Beni.

Des manifestants circulent dans plusieurs écoles pour empêcher les élèves de suivre cours. Des barricades sont aussi placées dans plusieurs avenues, aux quartiers Matonge, Tamende et même Kasabinyole dans la commune de Ruwenzori.

La police est visible dans plusieurs points chauds de la ville pour réprimer la manifestation. Deux militants sont déjà interpellés par la police, affirme les membres de ce groupe de pression.

La prison centrale de Kangbayi était attaquée par les présumés combattants d'Allied Democratic Forces (ADF) le 20 octobre dernier, occasionnant ainsi l'évasion entre autres, des centaines de rebelles ADF et miliciens Mai-Mai.

Yassin Kombi