La situation est revenue à la normale ce jeudi 22 octobre dans les hauts plateaux de Fizi et Mwenga après trois jours des violents affrontements entre la coalition des miliciens Gumino, Twigwaneho et Android contre les Mai-Mai. D'après les sources de la société civile, depuis lundi dernier, la coalition conduite par le colonel déserteur Rukundo Makanika avait attaqué plusieurs villages du secteur d'Itombwe, dans le territoire Mwenga ainsi que dans le secteur de Lulenge, dans le territoire de Fizi près Minembwe.
Les villages attaqués sont entre autres, Tabunde, Kukwe, Kashasha, Ibumba, Abangya, Ibulu où des maisons ont été incendiées. Au moins 20 morts ont été enregistrés parmi les protagonistes.
« Les éléments de Makanika se sont mobilisés pour attaquer plusieurs villages au même moment. Ils ont réussi à incendier plusieurs villages de Babembe et Bafuriro. Mais après, les Mai-Mai des communautés Bembe, Furiro et Nyindu se sont affrontés avec ceux des Banyamulenges jusqu’à les déloger dans tous ces villages. Nous avons un bilan de 16 corps ramassés du côté des éléments de Makanika et 4 Mai-Mai tués. Il y a aussi le déplacement massif de la population », a dit à ACTUALITE.CD un activiste de la société civile sous anonymat.
L’armée confirme ces nouvelles violences sans toutefois donner le bilan.
« Plusieurs villages ont été attaqués par la coalition qui est dirigé par Makanika mais il y a eu l’intervention de nos éléments basé à Minembwe pour protéger la population civile en danger. Pour le moment la situation est sous contrôle. L’armée va déployer les militaires dans toutes ces localités pour renforcer la sécurité des civils. Il est impossible de vous présenter un bilan car c'était entre deux milices. Mais il y a eu des morts de tous les côtés », a dit le capitaine Dieudonné Kasereka, porte-parole de l’opération sokola 2 sud au Sud-Kivu.
Ces attaques interviennent après deux semaines d’accalmie dans la région. Comme annoncé dans notre précédente publication, les déplacés en provenance des camps de Mikenge, Nakiele, Kanguli et Itombwe forêt ont regagné cette semaine les villages Kipupu, Bilalombili, Mikenge et Kiseke dans le territoire de Mwenga ; Kitasha et Sangani dans le territoire de Fizi. Ce en dépit du climat sécuritaire fragile.
Dans cette région, une dizaine de groupes armés sont actifs dans plusieurs villages. Ces groupes défendent chacun une communauté. C’est depuis 2016 que les violences communautaires ont éclaté dans les plateaux de Fizi, Mwenga et Uvira. Des centaines de civils ont été tués, des villages entiers incendiés et des milliers de personnes se sont déplacées.
Lubunga Lavoix, à Baraka