Célestin Musao, rapporteur de l'Assemblée nationale, alerte sur une éventuelle ouverture "inutile" à une crise qu'il qualifie de peu contrôlable en RDC au cas Félix Tshisekedi remettrait en cause l’ordre établi à partir des élections de 2018.
"En 2018, le souverain primaire a élu légitimement les animateurs des institutions actuelles. C'est pour cinq ans. Prétendre soudainement imposer un nouvel ordre institutionnel en défiant la volonté populaire serait une ouverture inutile à une situation de crise peu contrôlable.", a-t-il dit.
Cette réaction intervient à la suite du discours de Félix Tshisekedi ce vendredi. Le Chef de l’Etat a sévèrement critiqué ses partenaires de la coalition au pouvoir et annoncé des consultations dès la semaine prochaine.
Contexte
Pour rappel, Félix Tshisekedi avait reçu mercredi 22 octobre les serments de trois nouveaux juges constitutionnels au Palais du peuple. Nommés le 17 juillet, Kaluba Dibwa Dieudonné, Kalume Yasengo Alphonsine et Kamulete Badibanga Dieudonné rejoignent les six autres juges constitutionnels dans un climat de tension.
Le Premier ministre, les présidents de deux chambres du Parlement et plusieurs autres cadres du Front Commun pour le Congo (FCC) n’étaient pas présent à la cérémonie de prestation de serment répondant favorablement au mot d’ordre lancé par la famille politique de l’ancien président Joseph Kabila.
Le FCC a annoncé qu’il ne reconnaît pas ces juges et ne se sentira lié par aucun acte qu’ils poseront. Les pro Kabila ont multiplié ces derniers jours des réunions pour afficher leur unité en faisant bloc contre ces ordonnances. Du côté de Félix Tshisekedi, des voix se lèvent pour demander la démission du premier ministre. D’autres vont plus loin et ne jurent que par la dissolution de la chambre basse du parlement. Du côté de communauté diplomatique en poste à Kinshasa, le ton est à l’apaisement. Félix Tshisekedi et Sylvestre Ilunga Ilunkamba ont chacun reçu de son côté des ambassadeurs qui pour la plupart ont appelé au calme.