Rapport mapping : le député Daniel Mbau favorable à la mise en place d'une juridiction spéciale internationale pour que les responsabilités soient établies

Les tombes des victimes de la guerre de six jours à Kisangani/Ph ACTUALITE.CD

Le député Daniel Mbau dit être favorable à la mise en place d'une juridiction internationale spécialisée pour que les responsabilités soient établies en rapport avec les violations les plus graves des droits humains et du droit international humanitaire commises en RDC entre mars 1993 et juin 2003.

Cette juridiction, soutient-il, doit établir clairement les responsabilités des auteurs de ces crimes "odieux" et d'ordonner la réparation des victimes. Cependant, il mentionne aussi que pour y arriver, il faut une volonté politique du Président de la République et l'accompagnement sans complaisance de la communauté internationale.

« II faut à mon avis, comme le suggère  une  des recommandations phares du rapport mapping, la mise en place d'une juridiction internationale spécialisée dont le mandat serait d'établir clairement les responsabilités des auteurs de ces crimes odieux et d'ordonner  par voie de conséquence la réparation  tous azimuts des victimes. Je mentionne en outre que derrière cette approche juridictionnelle, il faut absolument une volonté politique  du Président de la République et un accompagnement sans sournoiserie de la communauté internationale »,  dit le député Daniel Mbau, élu du Mouvement de la Libération du Congo (MLC).   

Contexte

Le Rapport de Mapping de l'ONU a été élaboré par le Haut-commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme et décrit les violations les plus graves des droits humains et du droit international humanitaire commises en République démocratique du Congo (RDC) entre mars 1993 et juin 2003. Il s'agit d'un document dense et détaillé, basé sur des recherches extensives et rigoureuses effectuées par une équipe d'une vingtaine de professionnels congolais et internationaux en matière de droits humains sur une période de 12 mois.

Le rapport examine 617 des incidents les plus graves survenus dans tout le Congo sur une période de 10 ans et fournit des détails sur des cas graves de massacres, de violence sexuelle et d'attaques contre des enfants, ainsi que d'autres exactions commises par une série d'acteurs armés, notamment des armées étrangères, des groupes rebelles et des forces du gouvernement congolais.

Ce rapport indique que les femmes et les enfants ont été les principales victimes de la plupart des actes de violence recensés l'équipe de Nations Unies. Il indique que la majorité des crimes documentés peuvent être qualifiés des crimes contre l'humanité et des crimes de guerre. C'est donc un rapport puissant de la gravité des crimes commis au Congo et de l'absence choquante de la justice pour établir les responsabilités, sanctionner les auteurs de ces crimes odieux et réparer les dommages subis par les victimes.

 Berith Yakitenge